Surfcasting Méditerranée

La coque rouge (Bucarde)

La coque rouge (Bucarde rouge, langue rouge) est un appât très connu des pêcheurs qui pratiquent les coups de mer (pêcher par mer agitée).

Ce coquillage à l'appendice rouge vif et à la chair ferme peut se montrer très efficace sur les Sars et les Dorades.

La coque rouge (Bucarde)La coque rouge (Bucarde)

La coque rouge

Nom scientifique : Acanthocardia echinata et Acanthocardia tuberculata

Vous avez sans doute déjà retrouvé des coquilles sur la plage sans savoir qu'il s'agissait de coque rouge. Ce coquillage est en effet commun sur les plages sableuses de méditerranée.

Oubliez la petite coque blanche que vous avez pu déguster dans un restaurant ou chez votre écailler, notre coque rouge est beaucoup plus grosse et n’a pas de grand intérêt gustatif. Elle est comestible, certes, mais sa chair est très ferme (pour ne pas dire dure) et je vous recommanderais davantage d’en faire une sauce pour accompagner un poisson ou tout simplement de la conserver comme appât.

La coque rouge vit sous le sable, de la même manière que les couteaux mais celle-ci n'a pas la capacité à s'ensevelir rapidement. La ramasser est donc une opération simple lorsque l'on sait la repérer.

Ce coquillage est consommé par les poissons en de rare occasions. Non pas parce qu'elle manque d’attractivité mais tout simplement à cause de la dureté extrême de sa coquille, à l’épreuve des mâchoires des sparidés comme la dorade et le sar. Elle est donc généralement consommée lorsqu'elle est découverte par le courant (coup de mer) et qu'elle tente de s'ensevelir ou tout simplement lorsqu'elle est morte.

La coque rouge (Bucarde)

Ramassage

On trouve les coques rouges à proximité des colonies de couteaux, le plus souvent dans des fonds de 2m à 3m et dans des courants frais.

Le ramassage des coques n'est pas d'une très grande difficulté car le coquillage ne peut pas s'enfouir pour se cacher (contrairement au couteau). Il suffira de travailler un peu votre souffle et de vous équiper d'une ceinture de plomb pour parvenir à descendre sans effort jusqu'au fond.

Vous aurez parfois la chance d'en trouver échouées sur le sable parmi les rejets d'un coup de mer.

Pour plus de détails sur la récolte des coques rouges, je vous invite à suivre le lien ci-dessous :

Lire l'article sur le ramassage des coques rouges

Conservation

Vous pouvez conserver vos coques quelques jours (3-4) au réfrigérateur en les enveloppant d’un linge humide. Veillez bien à ce que le linge reste humide, surtout si vous possédez un réfrigérateur à froid ventilé car ce type d’appareil génère un froid sec qui assèche les coquillages.

Vous pouvez également les conserver 10 à 15 jours dans un seau d’eau de mer oxygéné par un aérateur (bulleur). Placez le seau au réfrigérateur à environ 6° ou dans une cave à vin la plus fraiche possible et changez l’eau très régulièrement (1 à 2 jours au maximum). Les coques comme les couteaux font rapidement tourner l’eau.

Pour conserver vos coques à long terme, la meilleure solution reste de les congeler. Contrairement au couteau qui demande une attention particulière avant congélation, la coque rouge peut être mise au congélateur telle quelle, entière ou décortiquée.

Une fois décongelée, sa chair reste ferme et peut facilement être montée sur un hameçon. Elle supportera les lancers les plus appuyés sans aucun problème.

La coque rouge (Bucarde)La coque rouge (Bucarde)

Intérêt de cet appât

La coque est un excellent appât pour qui sait l'utiliser correctement. Pour l’employer convenablement il faut d’abord se souvenir qu’on la trouve souvent lors des rejets (éléments déposés sur le sable par la mer à la suite d’une tempête). Les poissons s’attendent donc à trouver des coques lorsque la mer est agitée.

Ne vous obstinez pas à pêcher à la coque rouge en plein été et par temps calme, vos prises ne seront que des exceptions qui confirment la règle (pour ne pas dire des accidents).

Par mer agitée la coque rouge vous révèlera tout son potentiel. Sa chair ferme sera même capable de résister à plus d’un poisson, ce qui vous permettra d’enchainer les prises avec le même appât.

Loup pris à la coque rouge pendant un coup de mer

Loup pris à la coque rouge pendant un coup de mer

Eschage

Monter une coque sur un hameçon est une formalité pour qui sait déjà monter un couteau décortiqué. La procédure est strictement identique : il suffit de prélever l'appendice (langue) rouge puis de l'enfiler sur une aiguille avant de le ficeler au fil de latex.

Il ne vous reste plus qu'à faire glisser le "rôti" de coque sur votre hameçon (numéro 4 à 0 selon la taille de votre coque).

La coque rouge (Bucarde)
La coque rouge (Bucarde)

Lorsque la coque est un peu trop grosse à mon goût, je la divise en deux dans la longueur et ficelle seulement une moitié de langue. Le résultat final est très convaincant.

La coque rouge (Bucarde)La coque rouge (Bucarde)

Vous pouvez également ficeler une partie de la langue et lacérer le reste en lamelles de manière à former une sorte de petit poulpe dont les tentacules vont vibrer dans le courant.

La coque rouge (Bucarde)La coque rouge (Bucarde)

Enfin, la dernière technique (bien plus fastidieuse) consiste à découper la langue rouge en lamelles. Vous devez ensuite piquer ces lamelles plusieurs fois à l'hameçon (en surjet) et les faire remonter sur fil comme un ver. J'utilise peu cette technique car elle demande un gros travail de découpe et d'assemblage.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
Bonjour Jérémie<br /> <br /> Que pense tu de la seiche comme appât pour la dorade royale ? <br /> <br /> Une question que je me pose c'est est-ce qu'il faut toujours privilégier des appâts frais ou si certains appâts valent mieux que d'autre même si ces derniers sont congelés ?<br /> <br /> Autrement dit, est ce que c'est mieux de pécher avec des couteaux/bibi congelé qu'avec de la seiche ?<br /> <br /> Pour les vers, je suis aussi curieux de savoir se que tu pense du Mourron, je dois dire qu'un article sur ce ver manque sévèrement sur ce blog ;)
Répondre
J
Hello Hafid.<br /> <br /> La seiche et le calamar sont de bons appâts d’hiver pour pêcher le loup et le sar en coup de mer. Il arrive de prendre aussi des dorades.<br /> <br /> Quand j’étais gamin, j’ai pu voir des pêcheurs de l’Atlantique utiliser de l’encornet et attraper des dorades depuis une jetée mais en Méditerranée je n’ai jamais eu de gros succès sur les dorades avec ces appâts.<br /> <br /> Je préfère les appâts frais car ils tiennent mieux en général mais quand je n’ai pas le choix, j’utilise des produits décongelés. Certains appâts peuvent être aussi bons décongelés que frais, c’est le cas de la coque rouge.<br /> <br /> Le couteau décongelé (celui que l’on a congelé à la maison) tombe en purée. Il vaut mieux prendre des couteaux qui ont été surgelés en usine, ils tiennent beaucoup mieux car la chair n’éclate pas à la surgélation alors qu’elle éclate à la congélation.<br /> <br /> Choisir entre coque/couteau et seiche/calamar doit se faire sur l’appât en lui même plus que sur son état. Le fait qu’il soit frais ou congelé et un peu secondaire. Tu peux avoir de meilleurs résultats avec la seiche un jour parce qu’il s’agit de la seiche et que c’est l’appât gagnant au moment où tu es à la pêche. Un autre jour ce sera peut-être la coque ou le couteau qu’ils soient frais ou décongelés.<br /> <br /> Dans l’idéal prévoit un peu de chaque :)<br /> <br /> J’ai commencé un article sur le mouron il y a 6 ans que je n’ai jamais terminé car c’est un appât qui ne me réussit pas beaucoup. A mes débuts, j’ai pu faire de très belles pêches avec mais depuis 8 ans j’ai assez peu de résultats avec (sauf en fin d’année 2021 où ça a été quasiment mon meilleur appât).<br /> <br /> Je terminerai peut-être l’article un jour, quand j’aurais publié tous ceux que j’ai en cours actuellement.