10 Août 2016
La coque rouge (Bucarde rouge, langue rouge) est un appât très connu des pêcheurs qui pratiquent les coups de mer (pêcher par mer agitée).
Ce coquillage à l'appendice rouge vif et à la chair ferme peut se montrer très efficace sur les Sars et les Dorades.
Nom scientifique : Acanthocardia echinata et Acanthocardia tuberculata
Vous avez sans doute déjà retrouvé des coquilles sur la plage sans savoir qu'il s'agissait de coque rouge. Ce coquillage est en effet commun sur les plages sableuses de méditerranée.
Oubliez la petite coque blanche que vous avez pu déguster dans un restaurant ou chez votre écailler, notre coque rouge est beaucoup plus grosse et n’a pas de grand intérêt gustatif. Elle est comestible, certes, mais sa chair est très ferme (pour ne pas dire dure) et je vous recommanderais davantage d’en faire une sauce pour accompagner un poisson ou tout simplement de la conserver comme appât.
La coque rouge vit sous le sable, de la même manière que les couteaux mais celle-ci n'a pas la capacité à s'ensevelir rapidement. La ramasser est donc une opération simple lorsque l'on sait la repérer.
Ce coquillage est consommé par les poissons en de rare occasions. Non pas parce qu'elle manque d’attractivité mais tout simplement à cause de la dureté extrême de sa coquille, à l’épreuve des mâchoires des sparidés comme la dorade et le sar. Elle est donc généralement consommée lorsqu'elle est découverte par le courant (coup de mer) et qu'elle tente de s'ensevelir ou tout simplement lorsqu'elle est morte.
On trouve les coques rouges à proximité des colonies de couteaux, le plus souvent dans des fonds de 2m à 3m et dans des courants frais.
Le ramassage des coques n'est pas d'une très grande difficulté car le coquillage ne peut pas s'enfouir pour se cacher (contrairement au couteau). Il suffira de travailler un peu votre souffle et de vous équiper d'une ceinture de plomb pour parvenir à descendre sans effort jusqu'au fond.
Vous aurez parfois la chance d'en trouver échouées sur le sable parmi les rejets d'un coup de mer.
Pour plus de détails sur la récolte des coques rouges, je vous invite à suivre le lien ci-dessous :
Vous pouvez conserver vos coques quelques jours (3-4) au réfrigérateur en les enveloppant d’un linge humide. Veillez bien à ce que le linge reste humide, surtout si vous possédez un réfrigérateur à froid ventilé car ce type d’appareil génère un froid sec qui assèche les coquillages.
Vous pouvez également les conserver 10 à 15 jours dans un seau d’eau de mer oxygéné par un aérateur (bulleur). Placez le seau au réfrigérateur à environ 6° ou dans une cave à vin la plus fraiche possible et changez l’eau très régulièrement (1 à 2 jours au maximum). Les coques comme les couteaux font rapidement tourner l’eau.
Pour conserver vos coques à long terme, la meilleure solution reste de les congeler. Contrairement au couteau qui demande une attention particulière avant congélation, la coque rouge peut être mise au congélateur telle quelle, entière ou décortiquée.
Une fois décongelée, sa chair reste ferme et peut facilement être montée sur un hameçon. Elle supportera les lancers les plus appuyés sans aucun problème.
La coque est un excellent appât pour qui sait l'utiliser correctement. Pour l’employer convenablement il faut d’abord se souvenir qu’on la trouve souvent lors des rejets (éléments déposés sur le sable par la mer à la suite d’une tempête). Les poissons s’attendent donc à trouver des coques lorsque la mer est agitée.
Ne vous obstinez pas à pêcher à la coque rouge en plein été et par temps calme, vos prises ne seront que des exceptions qui confirment la règle (pour ne pas dire des accidents).
Par mer agitée la coque rouge vous révèlera tout son potentiel. Sa chair ferme sera même capable de résister à plus d’un poisson, ce qui vous permettra d’enchainer les prises avec le même appât.
Monter une coque sur un hameçon est une formalité pour qui sait déjà monter un couteau décortiqué. La procédure est strictement identique : il suffit de prélever l'appendice (langue) rouge puis de l'enfiler sur une aiguille avant de le ficeler au fil de latex.
Il ne vous reste plus qu'à faire glisser le "rôti" de coque sur votre hameçon (numéro 4 à 0 selon la taille de votre coque).
Lorsque la coque est un peu trop grosse à mon goût, je la divise en deux dans la longueur et ficelle seulement une moitié de langue. Le résultat final est très convaincant.
Vous pouvez également ficeler une partie de la langue et lacérer le reste en lamelles de manière à former une sorte de petit poulpe dont les tentacules vont vibrer dans le courant.
Enfin, la dernière technique (bien plus fastidieuse) consiste à découper la langue rouge en lamelles. Vous devez ensuite piquer ces lamelles plusieurs fois à l'hameçon (en surjet) et les faire remonter sur fil comme un ver. J'utilise peu cette technique car elle demande un gros travail de découpe et d'assemblage.