25 Janvier 2017
Une fois n'est pas coutume, je vous propose un contenu de culture générale sur les vers qui nous servent d'appâts. Cet article n'a pas vocation à améliorer vos techniques de pêche mais à approfondir vos connaissances ou simplement à satisfaire votre curiosité.
Les Néréides, appelées aussi Gravettes, sont des vers annélides polychètes.
Dans la classification scientifique traditionnelle, l'embranchement des annélides (environ 20 000 espèces) contient les vers dont le corps est fait de segments en forme d'anneaux (les métamères). L'embranchement des annélides est divisé en 2 classes :
Les polychètes (environ 12 000 espèces) sont une classe d'annélides munis de parapodes (sortes de minuscules pattes) équipés de soies. Certains vers se servent de leurs parapodes comme des rames pour nager. La classe des polychètes est par ailleurs divisée en deux catégories :
La grande majorité des espèces de vers utilisées comme appâts sur les côtes françaises sont des polychètes errants.
Contrairement à l'usage courant, le terme "arénicole" ne désigne pas une espèce de ver marin en particulier.
Du latin arena (sable) et du suffixe -cole (qui habite), l'adjectif "arénicole" signifie littéralement "qui vit dans le sable" et peut donc désigner toute espèce animale... vivant dans le sable. Dans les faits, on utilise ce terme principalement (voire exclusivement) pour parler de vers polychètes.
En France, le terme "Arénicole" fait le plus souvent référence au Ver d'eau (Arenicola marina) ou au Ver noir (Arenicola defodiens) alors qu'en Italie le terme "Arenicola" fait référence à l'arenicola Napoletana qui désigne la Cordelle de Naples. Ces deux vers ont finalement bien peu de choses en commun si ce n'est qu'ils vivent tous deux dans le sable.
On trouve dans le commerce de nombreuses espèces de vers arénicoles vendues sous différentes appellations :
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Tous ces vers sont à la fois des Néréides (donc des polychètes) et des arénicoles (de par leur habitat).
Je vous invite à regarder cette petite vidéo qui explique rapidement ce que j'ai détaillé plus haut.
Sans doute avez-vous remarqué que certaines espèces de ver présentent de fortes ressemblances morphologiques avec d'autres. Il est évident que ces ressemblances ne sont pas dues au hasard mais aux liens de parenté que peuvent partager les espèces.
Pour illustrer ces liens de parenté, j'ai réalisé une représentation simplifiée de la classification biologique des vers arénicoles les plus couramment utilisés comme appâts dans le Languedoc.
Le Bibi est un ver non segmenté. Ce n'est pas un annélide mais un siponcle, une branche différente de la classification biologique traditionnelle.
La plupart des siponcles vivent enfouis dans les sédiments du fond marin ou des étangs mais certaines espèces peuvent trouver refuge dans des anfractuosités rocheuses ou des coquilles vides de mollusques.
Les spiconles existent depuis plusieurs millions d'années. Des fossiles de Lecathylus gregarius (un ancêtre de siponcle) datant de 430 millions d'années ont été retrouvés.
Pour terminer cet article destiné aux vers, je vous partage une dernière information quelque peu surprenante. Saviez-vous que les poissons ne sont pas les seuls à aimer les bibis ?
Les siponcles sont en effet consommés en Chine (province du Fujian) sous forme de gelée et aux Philippines en ceviche (cru mariné dans du vinaigre ou du jus de citron vert).
Miam !