17 Septembre 2017
Venu de la mer adriatique, le ver de Rimini est un géant qui séduit principalement les gros sparidés comme les dorades royales, les pagres ou les dentis.
Nom scientifique : Eunice roussaei (et non pas Eunice aphroditois comme on peut souvent le lire)
Surnommé "ver de chalut Italien" ce ver du genre Eunice est souvent confondu avec l'espèce Eunice aphroditois (Bobbit worm) qui ne vit que dans le pacifique (et que certains particuliers retrouvent parfois dans leurs aquariums tropicaux).
Le ver de Rimini fait référence à l'espèce Eunice roussaei, ver de très grande taille dépassant régulièrement 2m de long. Celui-ci est présent en méditerranée et a d'ailleurs été récemment observé jusqu'à Marseille, bien que sa présence soit encore anecdotique en dehors de la mer adriatique (Italie et Croatie) où il est récolté.
Le genre Eunice est vaste. Il existe des espèces sédentaires qui creusent un terrier (comme le ver de Rimini) et des espèces nomades. Ces vers omnivores sont de redoutables chasseurs !
La méthode de capture du ver de Rimini est assez particulière : il faut d'abord repérer l'entrée d'un terrier puis placer un piège juste en face. Ensuite, lorsque le ver est piégé, le plongeur fixe un flotteur au piège qui va exercer une traction constance sur le ver jusqu'à ce qu'il remonte à la surface. La vidéo suivante vous donnera plus de détail.
Le ver de Rimini est difficile à trouver dans le commerce. Seuls quelques magasins en proposent à la vente dans leurs viviers (vivant).
Il est en revanche plus évident de le trouver congelé ou sous vide. La marque Pexeo par exemple le conditionne sous vide en sachet que vous trouvez régulièrement chez des enseignes comme Décathlon ou Cabesto.
Le ver de Rimini vivant se conserve facilement et longtemps de la même manière qu'un ver de chalut : un seau d'eau de mer, du sable, un bulleur et le tout placé dans une cave à vin.
Vous pouvez le nourrir à l'aide de petits morceaux de poisson si vous le conservez plusieurs mois.
La congélation permet de conserver le ver à long terme. La procédure de congélation est alors semblable à celle du ver de chalut : déshydratez un peu le ver avant de le congeler pour limiter l'éclatement des cellules sous l'effet du gel.
La réputation du ver de Rimini est excellente sur la côte d'Azur. C'est un appât de qualité qui dégage des effluves très attractives sur les sparidés.
Le ver de Rimini semble fonctionner principalement sur les secteurs rocheux où il a déjà été observé à l’état naturel et où la population de gros sparidés est importante. Mes rares essais sur les plages de sable peu profondes du Languedoc n'ont cependant pas été très concluants. En conséquence je n'utilise jamais cet appât (très cher) pour pêcher la côte Languedocienne, à tort peut-être.
La peau du ver de Rimini lui permet de résister longtemps aux attaques des poissons et autorise plusieurs prises avec le même appât.
L'eschage du ver de Rimini est très semblable à celui du ver de chalut. On enfile à l'aiguille un tronçon de 5 à 10cm de long. Compte tenu du diamètre du ver, il est nécessaire d'employer de gros hameçons, taille 2 à 1/0 selon sa forme et selon la section du ver.
Ficelez le ver avec du fil de latex pour éviter qu'il ne glisse de l'hameçon au lancer ou qu'il ne soit volé par les petits poissons.
Découpez votre ver avec des ciseaux en commençant par la queue et en remontant petit à petit vers la tête, comme vous le feriez avec un ver de chalut. Le ver est capable de cicatriser et il vous sera possible de le conserver plusieurs semaines.