18 Juin 2018
2 prises | Après plusieurs soirées à m'ennuyer, j'ai ajouté un tube de crème solaire à mon matériel et suis allé tendre mes lignes sous le soleil. Sans résultat.
Mes résultats (décevants) de cette saison m'ont fait comprendre qu'en ce moment l'activité des sparidés baisse énormément à la nuit tombée, quelle que soient la phase de la lune et l'état de la marée.
Bien que la pêche du bord soit particulièrement difficile cette saison, on peut voir régulièrement sur les réseaux sociaux des photos de belles dorades prises en journée. Je dois même dire que je n'ai jamais vu autant de photos de dorades entre 2kg et 5kg que cette année !
La plupart des poissons photographiés sont pris en bateau mais quelques pêcheurs du bord arrivent à tirer leur épingle du jeu en pêchant sous un soleil de plomb. Une fois n'est pas coutume, je règle mon réveil à 6h du matin pour pêcher du lever du soleil jusqu'à 14h.
7h : Ma première ligne est prête pour tenter de prendre des mulets en bordure. Je sais qu'ils sont là, je les ai vus mais les marcheurs commencent à arriver et je crains que mes amis les mulets ne prennent la fuite.
7h40 : J'ai tendu mes deux autres lignes pour essayer de prendre dorades et marbrés.
La première canne (Akios Airspeed Surf) est montée avec une ligne à 2 empiles armée d'un ver américain et d'un bibi. Je la lance juste derrière le banc de sable à 110m.
La seconde canne (Colmic 07F1) est équipée d'une bobine en 14.8/100 et d'un montage clippé destinés à optimiser la distance de lancer. Le ver de sable est ainsi propulsé à environ 145m.
Je suis quand-même un peu déçu de la distance que j'atteins au lancer. A l’entraînement je lance au delà de 170m sur un fil de 20/100. Après quelques lancers d'échauffement je pose habituellement mes plombs entre 180 et 195m.
Certes lancer avec une ligne de pêche et un appât est très différent de l’entraînement mais avec un montage clippé, un petit appât et un fil beaucoup plus fin je m'attendais à égaler mes performances à l’entraînement. Force est de constater que je suis loin du compte et que mes optimisations ne me permettent de gagner qu'une quinzaine de mètres par rapport à ma configuration de pêche habituelle (2 empiles, fil de 16 à 18/100).
8h : Première touche et premier poisson en bordure sur la ligne à mulets entre deux passages de marcheurs. C'est un joli petit dorin de 28cm que je remets immédiatement à l'eau.
L'activité est totalement nulle sur les lignes de fond. Je commence à ratisser la zone à la recherche du poisson.
Pas question de ratisser de manière aléatoire, je procède de manière organisée à l'aide d'une petite astuce que voici : je réalise 10 tours de manivelle et laisse la ligne reposer pour 15min avant de reproduire une récupération de 10 tours. Entre chaque récupération je note dans le sable le nombre de tours de manivelle réalisés depuis le début du ratissage.
Si j'attrape un poisson alors je saurai à quelle distance du point de chute du plomb se trouve le banc. En admettant que mes lancers soient de longueurs régulières (ce qui est généralement le cas), il me suffira de lire le nombre de tour de manivelle à effectuer pour repositionner ma ligne au même endroit afin d'essayer de prendre un autre poisson du banc.
9h : Les mulets ne sont pas revenus sur la zone, je démonte la ligne de bordure et la remplace par une ligne 2 empiles avec mini-perles flottantes rouges qui sont habituellement très efficaces sur les dorades. Deux beaux vers de sable sur les hameçons et j’envoie le tout à 125m.
Sur la plage d'à côté à ma droite un pêcheur vient s'installer. Il s'équipe d'une combinaison de plongée et part déposer ses lignes à la nage.
10h20 : Les groupes de marcheurs sont là en nombre. C'est au moins le quatrième qui passe devant moi et qui repassera en sens inverse dans quelques minutes. Il est évident qu'avec tout ce raffut les mulets ne pouvaient pas rester sur la zone.
Les marcheurs sont vigilants et prennent bien soin d'enjamber les lignes. On ne peut rien leur reprocher et la cohabitation est plutôt facile.
11h : Je n'ai pas eu la moindre touche et des nageurs sont en plein sur mes lignes. Par chance aucun d'eux ne s'est pris dans les fils.
L'un des nageurs revient sur la plage avec un filet à la ceinture. Je comprends qu'il est allé ramasser des couteaux alors je pars faire sa rencontre. Il est installé avec son père, qui avait posé ses lignes à la nage quelques heures plus tôt.
Très sympathiques, tous deux me disent qu'ils viennent d'attraper une dorade au couteau. Ils me montrent leur prise en toute humilité et je constate qu'il s'agit d'un très beau poisson qui fait allègrement les 2kg ! Ils me confient alors que ce poisson a été pris sur une ligne déposée à la nage 15 mètres avant la bouée de la zone de baignade à 300m.
Les poissons sont là, c'est une évidence, mais encore une fois ils se trouvent hors de portée de mes lignes. Ce n'est pas donc pas étonnant de voir autant de bateaux ancrés à 500m du bord.
Le jeune plongeur me confit que le ramassage des couteaux est difficile en raison d'un tapis de micro-algues qui empêche de voir le fond. Je comprends de quoi il s'agit car j'ai moi aussi pu voir ce tapis d'algues la semaine passée et il semble bien que celui-ci disparaisse au delà de 250m du bord. Peut-être que la présence de ces algues pousse les poissons à se tenir plus loin du bord.
Pour ceux qui connaissent la zone, voici un petit indice en photo sur le secteur que j'ai choisi de pêcher ce jour là : les avions me passent au-dessus de la tête :)
Je pars ensuite discuter avec les pêcheurs installés à ma gauche, pour savoir si les poissons sont vraiment hors de portée des lignes lancées depuis le bord. Eux n'ont plus n'ont rien attrapé, ils n'ont une qu'une seule touche qu'ils ont raté.
Nous parlons montages, appâts et distance quand une touche se produit sur une de leurs cannes. C'est un mulet d'environ 45cm qui a pris un ver américain. Pas exactement ce qu'ils attendaient mais c'est une prise heureuse au vu de la faible activité du moment.
11h50 : Toujours pas de touche. En relançant ma canne Akios Airspeed je sens quelque chose d'étrange pendant le vol du plomb mais je ne sais pas dire quoi. Je repose la canne sur son support et tend le fil quand soudain je réalise ce qui se passe : j'ai oublié de passer le fil dans le premier anneau de la canne.
Cela fait 4h que je pêche ainsi et je ne m'étais aperçu de rien. Pourtant j'ai relancé plusieurs fois cette canne dans la matinée, il faut croire que je n'étais pas bien reveillé.
En inspectant ma ligne à longue distance je sens quelque chose de lourd au bout. J'espère qu'il s'agit d'un beau poisson mais rapidement je comprends que ce n'est sûrement pas ça car je ne sens aucun coup de tête.
Il y a peu de chance que ce soit un congre à cette heure-ci, je pense donc à une raie ou un tas d'algues. Finalement je remonte une petite sole que je remets à l'eau en coupant le fil car elle a avalé l'hameçon (situation classique avec les soles).
Le soleil brille fortement, ma réserve de crème solaire diminue à vue d’œil et la marée est au plus bas. A 14h je décide de plier le matériel.
Le binôme de pêcheurs à ma gauche viennent de remonter un poisson, je n'ai même plus la curiosité d'aller leur demander de quoi il s'agit. Je prends le chemin du retour, déçu une fois de plus du résultat de ma sortie.
Que la pêche est difficile sur le secteur Palavas/Grande-Motte cette année...
2 poissons enregistrés mais aucun conservé (quelle tristesse...)