20 Avril 2018
10 prises | Une nouvelle sortie décevante avec peu de poisson et surtout de petite taille. Le plus gros poisson pris est un loup de 32cm, remis à l'eau.
Resté sur ma faim 4 jours plus tôt, j'ai choisi de jouer la sécurité en allant pêcher un coin qui m'a bien réussi l'année dernière... mais cette année les choses sont différentes.
Nous sommes mi-avril, le climat redevient (enfin) clément après une période de vent froid et de coups de mer qui m'a paru interminable.
Au regard des échecs de mes deux premières sorties de l'année j'ai décidé de retourner pêcher un secteur que j'aime beaucoup sur la fin du Grand Travers. J'ai bon espoir que les marbrés soient en activité alors j'ai invité mon ami Hedi à se joindre à moi.
Hedi débute le surfcasting mais il est déjà tellement passionné qu'il a eu du mal à trouver le sommeil la nuit dernière à la seule idée d'aller pêcher ce soir. J'étais pareil lorsque j'étais plus jeune :)
Après un arrêt express sur la route pour faire le plein de vers américains et de vers de sable, nous arrivons au Grand Travers à 18h15 et nous sommes stupéfaits de trouver autant monde à la plage en pleine semaine. C'est bien simple, il y a tellement de véhicules garés que la première place libre se trouve à plus de 300m de la plage que nous sommes venus pêcher.
Un rapide coup d’œil sur la plage nous confirme qu'il y a du monde, essentiellement des familles venues en masse pour profiter du soleil. Je réalise alors que nous sommes mercredi, jour des enfants.
Plusieurs équipes de pêcheurs sont en train de s'installer au bord de l'eau. Les places sont chères ce soir, nous n'avons pas d'autre choix que de transporter notre matériel sur environ 400m pour nous installer à notre tour. Cela peut paraître facile, mais je vous assure que parcourir 400m avec 30kg de matériel est une épreuve.
Les tempêtes de cet hiver ont totalement transformé la côte. La mer a gagné du terrain sur le sable. La plage présente maintenant une zone d'une douzaine de mètres en bordure (appartenant anciennement à la plage sèche) qui se trouve découverte à notre arrivée mais qui sera rapidement inondée lorsque la mer va monter. Le banc de sable me semble plus haut que l'année dernière et la cuvette entre la plage et le banc de sable me semble plus marquée.
18h40 : J'ai monté mon matériel en vitesse pour tenter de pêcher les mulets ou les orphies que j'ai repérés à 40m du bord, dans la cuvette. Mon montage 3-empiles et perles flottantes est en place avec des bouts de dures rouges en guise d'appâts.
Je monte une seconde canne en bordure pour augmenter mes chances de piquer un mulet puis je prépare une troisième canne pour pêcher à longue distance.
Avant de choisir le montage de la troisième canne, je fais un essai de lancer à longue distance pour sonder le fond. En récupérant la ligne je constate que le tombant arrière du banc de sable est très long. Si long que je ne parviens pas à trouver de cassure qui pourrait m'aider à identifier une zone d'alimentation propice pour les poissons.
La nouvelle configuration de la plage me laisse un peu perplexe. Nous n'avons pas d'autre choix que de faire des essais à l'aveugle à plusieurs distances différentes. Hedi pêchera les premiers mètres de la plage et moi la longue distance lorsque la nuit va tomber mais pour l'instant je laisse ma troisième canne sur le sable et me concentre sur la pêche de bordure.
19h : Mes cannes de bordure s'agitent mais ce ne sont pas les mulets, ce sont les petites dorades voraces qui sautent sur le moindre appât qu'on leur présente. Je sors deux petites dorades de moins de 20cm coup sur coup.
La prise de ces petites dorades ne me rassure pas. Je tente de pêcher plus loin avec l'une de mes cannes dans l'espoir de trouver les mulets sur le banc de sable.
19h35 : Une jolie touche se termine rapidement par le décrochage du poisson. Je ne suis pas trop déçu, la prise semblait un peu plus grosse que les précédentes mais ce n'était toujours pas du niveau attendu.
Hedi sort ses premiers poissons tout juste 5 min plus tard. Deux petites dorades qui sont reparties à l'eau mais qui auront éclairé son visage d'un beau sourire.
19h55 : Je remonte deux autres petites dorades en dessous de la maille et les relâche immédiatement.
Hedi vient de prendre un nouveau doublé de dorades, un peu plus grosses que les précédentes mais toujours pas à la maille. Il les relâche lui aussi.
20h30 : La pêche de bordure ne donne absolument rien d'autre que des médaillons, que ce soit devant ou sur le banc de sable. Je change donc de stratégie et monte les lignes de fond.
Sur la première canne je remplace le plomb de 75g par un plomb de 110g mais je conserve la ligne 3 empiles car il s'agit de celle qui me permet de chercher le poisson (2 empiles flottantes et un traînard).
Sur la seconde canne je monte une ligne de fond à 2 empiles, sans aucune perle, avec des vers de sable.
Enfin, sur la dernière canne je monte une ligne 2 empiles avec ver américain en haut et couteau en bas.
La mer est en train de monter et inonde les 10 premiers mètres de sable comme je le pensais. Il va falloir lancer plus fort pour compenser.
21h30 : Ma ligne au couteau et ver américain est coincée dans un obstacle. Je n'arrive pas à la dégager et suis contraint de casser.
10min plus tard je remonte une dorade de 18cm prise à la dure sur une perle flottante de ma première ligne. Les touches étant minuscules, je retire mes écureuils et place des témoins lumineux sur mes scions (LED Gyo Gyo).
21h50 : Je vois une grosse tape sur ma première canne. La montée d'adrenaline me fait bondir sur la canne à la grande surprise d'Hedi qui n'a pas vu la touche.
Au ferrage je sens que le poisson n'est pas un médaillon. J'espère un court instant que ce soit un marbré mais le manque de combativité me laisse savoir que ce n'est pas un marbré. Ce poisson se bat tellement peu que je commence à me demander si je ne ramène pas un tas d'algues ou un congre. Au final c'est loup de 32cm qui se présente.
Trop petit à mon goût, je le remets à l'eau. Il a du mal à repartir mais finit par retrouver ses esprits et prends le large.
En jetant un coup d’œil à la lune je remarque que nous sommes sur le premier croissant. Cela signifie que la nouvelle lune a eu lieu il y a peu de temps.
Je vérifie le calendrier lunaire et constate en effet que la nouvelle lune se tenait deux jours plus tôt. Si l'on se fie à la théorie alors l'activité aurait dû être plus intense ce soir.
22h50 : Ma première Orata TRT signale de nouveau une touche. Une dorade de 23cm est montée sur une dure rouge flottante et s'est piquée profondément.
Je parviens à la décrocher proprement mais elle ne repart pas et je la retrouve sur le bord de la plage 5min plus tard, je suis contraint de la garder.
23h00 : Je recharge la ligne et relance mais les choses ne se passent pas comme prévues. A peine le plomb a-t-il touché le fond que ma ligne se détend.
Je pense d'abord à un poisson, puis à une casse et comprends finalement que mon agrafe s'est ouverte et que mon montage s'est dégrafé. La gaine de mon agrafe s'est détendue à force de l'utiliser et je n'ai pas pris le temps de la chauffer pour la resserrer. Cela me servira de leçon.
Pour ne prendre aucun risque, je passe un coup de briquet sur les agrafes de toutes mes lignes et déplie une ligne 2 empiles avec perles flottantes pour remplacer celle que je viens de perdre.
23h20 : Une grosse touche à l'américain vient de se produire sous mes yeux mais elle est finalement sans suite. En inspectant les appâts je remarque qu'ils ne sont presque pas touchés.
23h45 : Une de mes Orata TRT tremble du scion. C'est un pageot acarné de 17cm. Je le relâche immédiatement.
0h20 : Une grosse touche sur ma première canne me laisse penser que les chinchards sont peut-être de sortie. Effectivement, c'est un chinchard de 27cm qui est piqué sur une perle flottante.
0h45 : La clochette de la petite canne d'Hedi se met à tinter. Au même moment sa seconde canne marque aussi une touche.
Je remonte une dorade de 26cm prise au couteau sur la petite canne d'Hedi et pars m'occuper de ma première canne qui marque la touche elle aussi. C'est un chinchard de 25cm qui a avalé ma perle flottante.
1:30 : L'activité s'est soudainement arrêtée. Je décide d'inspecter mes lignes dans l'idée de relancer une dernière fois avant de plier le matériel 30min plus tard. En remontant ma seconde canne j'accroche de nouveau un obstacle et suis contraint de casser. Sur ma troisième canne je découvre un bas de ligne coupé net.
Je n'ai plus la patience d'attendre les poissons alors je commence à plier le matériel doucement en commençant par les lignes cassées.
Malgré des conditions climatiques favorables, les poissons se sont montrés boudeurs. L'absence des marbrés m'étonne au plus haut point et restera la grande question de la soirée : Mais où sont les marbrés ?
10 poissons enregistrés dont 3 conservés.
De son coté Hedi a pris 6 ou 7 poissons dans la soirée et a conservé sa dorade de 26cm.