16 Avril 2018
Presque capot | Session de pêche sur un tombant de coup de mer. Les conditions s'annonçaient intéressantes à pêcher mais les poissons n'étaient pas présents sur le secteur.
Les conditions climatiques de cette semaine ressemblent beaucoup à celles de ma sortie précédente : la mer bouge mais commence à tomber, le vent est faible et l'air est humide. Après l'échec de ma dernière sortie, j'hésite énormément à sortir pêcher par ces conditions qui ne me réussissent jamais très bien.
Avant de me décider, je me renseigne un peu auprès des amis qui ont pêché dernièrement. Pierrick est Tam sont sortis la veille (vendredi soir) et se sont confrontés à un courant violent chargé d'algues. Pierrick m'informe également que le tombant du coup de mer s'est amorcé au moment de son départ, samedi matin avant le lever du jour. Il me conseille de tenter le coup aujourd'hui (samedi) car si il y a bien un coup à faire alors c'est justement pendant le tombant.
Au regard des informations partagées par Pierrick, le moment le plus propice à la pêche me semble être ce samedi matin mais je suis exténué par mes nombreux déplacements professionnels et j'ai besoin de repos. Je dois passer mon tour pour ce matin et vais me préparer pour le soir. Mon camarade Jean-Marie a quant à lui justement choisi de pêcher ce matin pour profiter du tombant. Il est parti s'installer sur son coin favori qui lui réussit habituellement bien pendant les coups de mer.
Pendant que je prépare mon matériel pour ma sortie du soir, je prends des nouvelles de Jean-Marie. A la mi-journée, il a déjà réalisé une belle pêche de dorades (une vingtaine). Les loups sont par contre très petits, il n'en a pas conservé un seul. Ces informations me redonnent de l'espoir pour ma sortie du soir même si je crains d'arriver un peu trop tard pour profiter de la pleine activité des poissons.
Johann et moi nous donnons rendez-vous à 18h au magasin La Dorade à Carnon. Après quelques bavardages, nous prenons la direction du Grau du Roi vers 19h. A 19h30 nous arrivons sur la plage de notre choix et constatons avec stupeur que celle-ci a été raccourcie de 10 à 15m pendant l'hiver.
Un pêcheur est déjà en train de s'installer sur la toute petite bande de sable restante. Je m'approche et reconnaît alors Tam. Resté sur sa faim la veille, il a décidé lui aussi de tenter le tombant du coup de mer.
J'installe mon matériel 30m à droite de Tam. Le banc de sable est bien visible et on remarque aisément qu'il n'est pas parallèle à la plage. Devant Tam il se trouve à 50m de la plage, devant moi à 60m et devant Johann à 70m. La bordure présente un gros fossé que je compte bien prospecter.
Je monte rapidement une première canne et lance un plomb de 130g (sans ligne de pêche) pour vérifier la force du courant. La houle et le courant sont faibles, la ligne ne dérive pas. A cet instant je suis à la fois rassuré et inquiet : rassuré sur le fait que les lignes ne devaient pas trop s'emmêler mais inquiet sur le niveau d'activité des poissons car un tombant de coup de mer sans courant signifie souvent que l'on arrive trop tard...
20h15 : Johann démarre la pêche à longue distance alors je prends le parti de pêcher tout de suite le banc de sable. Une ligne au ver de sable, la seconde au couteau et au ver américain, toutes les deux posées juste derrière le banc de sable.
Après quelques minutes j'aperçois un semblant de touche de petit poisson sur le ver de sable mais je ne parviens pas à le piquer. Le ver de mon traînard a disparu, celui de mon empile haute est toujours là. Je recharge et relance. L'attente démarre et elle va être longue.
21h30 : Ma canne au couteau et ver américain frétille puis se redresse. Au ferrage je sens un petit poids mort, je ne sais pas bien si c'est un paquet d'algues ou un poisson. Finalement c'est un petit loup qui a avalé mon ver américain. Impossible de récupérer mon hameçon sans le tuer alors je coupe le fil pour ne pas le blesser davantage et le relâche en espérant qu'il survivra.
Après la prise de ce petit loup rien d'extraordinaire ne va se passer. Les petits appâts (les vers) sont mangés sans voir de touche, les couteaux résistent beaucoup mieux sauf du coté de Tam qui en perd régulièrement un ou deux. L'absence de dommages sur les bas de ligne nous confirme qu'il s'agit de petits poissons et non de crabes.
Je fais une tentative en bordure en pêchant le fossé devant le banc de sable avec ma canne aux vers. J'ai donc à présent une canne devant et l'autre derrière le banc de sable.
22h15 : Je remonte la canne au couteau et ver américain et sens un coup de tête. Je ferre mais le poisson se décroche très rapidement.
En inspectant ma ligne je trouve mon ver américain dévoré et l'hameçon a perdu son piquant (il glisse sur mon ongle au lieu de piquer). C'est très étrange car mon hameçon était neuf. Je l'avais monté quelques minutes plus tôt après avoir coupé mon bas de ligne pour sauver le petit loup.
En regardant de plus près je remarque que la pointe est tordue et aussi cassée à son extrémité.
Je change mon hameçon, remets un ver américain et relance.
23h10 : La canne au ver de sable a été nettoyée de ses appâts, c'est décourageant...
Pour tenter de sauver la bredouille, Johann fait une tentative avec une perle flottante. Je salue à cet instant sa persévérance car je n'ai même plus le courage de chercher le poisson.
0h30 : Le manque d'activité, l'humidité et les moustiques ont raison de notre patience. En remontant sa dernière canne Johann découvre un petit Sar. De mon coté je sens une résistance sur ma dernière ligne et tente de ferrer par sécurité mais le talon de la canne glisse sous mon avant-bras et je rate lamentablement mon ferrage.
N'ayant pas l'habitude de pêcher avec ma veste d'hiver, je n'ai pas anticipé l'épaisseur de la manche qui a faussé le contact de mon bras avec le talon de la canne. Sans surprise, je perds le poisson après seulement quelques secondes. Je ne suis même pas déçu car il ne semblait pas bien gros encore une fois.
Vivement que l'été arrive...