2 Octobre 2017
Bien qu'optionnelle, la lampe UV est un accessoire de plus en plus courant dans l'attirail du pêcheur moderne.
Je vous propose aujourd'hui un article sur l'utilité de cet accessoire en surfcasting.
Le rayonnement UV, appelé aussi "lumière noire", est généralement employé pour révéler les propriétés particulières de certains éléments dans l'obscurité. Ainsi, certains objets ou organismes peu visibles à l’oeil nu se mettent à briller sous les UV.
En surfcasting, nous exploitons les UV pour recharger des accessoires phosphorescents en un temps record, comme des perles ou des plombs.
Vous avez peut-être remarqué que les objets phosphorescents brillent plus longtemps après une exposition à la lumière du soleil qu'après une exposition à une lumière artificielle. Cette différence de brillance provient de la quantité de rayons UV à laquelle a été exposé l'objet phosphorescent. La lumière naturelle contient une très grande quantité de rayons UV alors que la lumière artificielle en contient très peu. C'est la raison pour laquelle une lampe frontale ne parvient pas à recharger correctement un objet phosphorescent alors qu'une LED UV y parvient en quelques secondes.
Plusieurs types de LED UV sont disponibles dans le commerce. On les distingue par leur puissance (en Watt) et par la longueur d'onde moyenne de leur rayonnement.
Ces deux paramètres ont une influence sur la capacité de votre lampe à recharger un élément phosphorescent.
Les rayons UV appartiennent au spectre lumineux invisible. Ils sont situés entre les rayons X et la lumière visible.
Les rayons qui nous intéressent sont des UV-A, dont la longueur d'onde est comprise entre 315nm et 380nm (seuil de la lumière visible).
Quelle que soit la longueur d'onde moyenne pour laquelle est conçue la LED, celle-ci émet également une certaine quantité de rayons de longueurs d'ondes différentes (proches). De ce fait, plus la longueur d'onde de la LED est élevée et plus elle émet aussi de lumière visible à laquelle l'objet phosphorescent ne réagit pas. Réciproquement, plus la longueur d'onde est basse et plus la lampe émet (théoriquement) de rayons UV invisibles à l'oeil qui excitent (chargent) les pigments phosphorescentes.
On trouve dans le commerce des LEDs UV de longueur d'onde comprises entre 365nm et 410nm. Évitez autant que possible les LEDs de longueur d'onde supérieure à 400nm car la part de lumière visible indésirable sera particulièrement importante et l'efficacité de votre lampe risque d'être réduite.
Contrairement aux lampes frontales à LED blanches qui émettent une lumière visible dont l'intensité est quantifiable en "lumen", les rayons UV sont invisibles et la mesure en lumen n'est pas pertinente. La puissance des LED UV s'exprime donc habituellement en Watt.
Plus la LED UV est puissante et plus elle émet de rayons. Plus elle émet de rayons UV et moins il faut de temps pour charger un objet phosphorescent.
En conséquence, je vous recommande de choisir une lampe à LED UV d'une puissance minimum de 3W. Celle-ci vous permettra de charger vos plombs et vos perles en 3 à 5 secondes. Ce type de lampe utilise un accumulateur Li-Ion 3.7v que les "vapoteurs" connaissent bien. Il faudra donc également vous équiper d'un chargeur adapté.
Lors de l'achat, vous allez devoir faire un compromis entre la puissance de la lampe, la longueur d'onde de son rayonnement et... son prix.
Il est inutile d'acheter une lampe surpuissante (7W ou 10W) si sa longueur d'onde est supérieure ou égale à 400nm. Ce type de LED émettra une forte lumière visible, vous laissant croire qu'elle est effectivement puissante mais cette lumière visible est sans intérêt pour vos éléments phosphorescents. Une grande partie de la puissance de la lampe est donc gâchée en rayons inutiles.
De même, une lampe de 365nm à faible puissance (moins de 1W) émettra les rayons voulus mais en petite quantité. Les rayons émis par cette lampe seront efficaces mais il faudra insister un peu sur l'éclairage des pigments pour compenser la faible puissance du rayonnement. Il ne faut donc pas négliger la puissance de la lampe ni le choix de la longueur d'onde.
La grande majorité des lampes que vous trouverez dans le commerce sont conçues pour émettre un rayonnement d'une longueur d'onde comprise entre 395nm et 410nm. On trouve facilement des lampes de ce type d'une puissance de 3W à prix très raisonnable (moins de 10€).
Les lampes 365nm sont généralement beaucoup plus chères pour la même puissance ou moins puissantes pour le même prix. Le résultat obtenu sur le terrain est souvent très semblable alors je vous recommande une lampe 395nm de 3W qui offre selon moi le meilleur compromis qui soit (pour l'instant).
Pour terminer cet article sur les lampes UV, voici une comparaison des 3 modèles de mini lampe torche à LED UV que je possède.
La WF-501B est proposée avec LED blanche, LED de couleur ou LED UV. Plusieurs modèles de LED UV de puissance différentes et de longueur d'onde différentes sont disponibles. Voici les spécifications du modèle que je possède :
Le rayonnement de cette lampe émet une forte lumière visible mais les éléments fluorescents et phosphorescents régissent très bien. Il est inutile d'exposer très longtemps les objets au rayonnement. 3 à 4 secondes suffisent pour charger les perles flottantes et les plombs phosphorescents. Ce modèle est mon favori.
Sur le papier, les spécifications de la lampe torche Sidiou sont particulièrement intéressantes :
Avec sa puissance de 5W et sa longueur d'onde émettant théoriquement plus de rayons UV que de lumière visible, la lampe Sidiou se présente sur le papier comme la championne toute catégorie.
Le test sur le terrain est finalement un peu moins flatteur. Même si le rayonnement visible est effectivement faible, la lampe n'est pas capable de charger les pigments phosphorescents plus rapidement que la LED 3W 395nm. Elle se montre même légèrement moins performante. En conséquence, j'ai un sérieux doute sur la véritable puissance de la LED qui n'est sûrement pas une 5W mais probablement une LED de 1W.
Le chargeur fourni est très basique et l'accumulateur de 3000mAh présente une capacité réelle n'excédant pas 1000mAh. Je n'utilise aucun de ces deux accessoires de faible qualité.
En définitive, la lampe Sidiou perd de son intérêt car elle ne se montre pas plus efficace qu'une lampe 395nm de 3W proposée 30% à 40% moins chère. Ce n'est pas un mauvais produit pour autant mais on est en droit de se demander pourquoi payer plus cher si l'on ne constate pas de gain au bout du compte.
Cette petite lampe compacte est la première que j'ai acquise. La conception est globalement de bonne qualité pour un prix très bas. Voici ses caractéristiques :
Les 21 LEDs présentent finalement peu d'intérêt car la puissance totale de la lampe ne parvient pas à rivaliser avec les deux précédentes qui n'ont pourtant qu'une seule LED. Le principal intérêt de cette lampe réside avant tout dans son faible coût d'achat et dans le fait qu'elle est alimentée par des piles 1.5v standard.
L'autonomie est relativement faible et la puissance limitée mais elle cette petite lampe fait ce qu'on lui demande. Je ne m'en sers plus depuis que je possède les lampes à accumulateurs Li-Ion (bien plus puissantes) mais je la garde toujours avec moi pour dépanner.
Notez que des lampes similaires sont vendues en boutique de pêche à des prix variants entre 15€ et 25€. Ne vous laissez pas berner par la marque ou la boutique, il s'agit des mêmes produits chinois que vous trouverez sur AliExpress et Amazon à moins de 4€.
Voici des photos qui comparent le rayonnement des trois lampes à 1m d'un mur blanc.
La première image correspond à la lampe Ultrafire 3W, la seconde est la Sidiou 365nm 5W et la dernière est la lampe 21 LEDs.
On voit très nettement que la lampe Ultrafire émet une lumière visible beaucoup plus puissante que les autres qui éblouit même l'appareil photo. Les trois lampes parviennent à révéler des traces de doigts sur le mur blanc mais ces traces brillent moins avec la lampe 365nm.
Le second test est réalisé à environ 2m de distance. Là encore la lampe Ultrafire éblouit l'appareil photo mais à l'oeil nu elle révèle bien plus de traces que les autres. La lampe Sidiou 365nm se montre faiblarde alors que la lampe 21 LEDs s'en sort plutôt bien.
Le test suivant est réalisé sur des objets fluorescents (mes écureuils) et confirme les résultats obtenus précédemment. Le rayonnement de la lampe Ultrafire fait fortement réagir les objets fluorescents à tel point que j'ai dû détourner légèrement le faisceau pour que l'appareil photo parvienne à prendre une photo valable. La lampe Sidiou 365nm parait moins puissante que les autres et la lampe 21 LEDs s'en sort honorablement.
Le dernier test est le plus intéressant de tous car il est réalisé avec des plombs phosphorescents et compare l'intensité lumineuse restante quelques temps après une exposition aux rayons UV. J'ai volontairement pris des plombs dont les couleurs sont difficiles à charger (bleu et roses).
Sur la première photo les plombs ont été exposés aux rayons UV pendant 5 secondes et le cliché a été pris 2min après exposition. Sur la seconde photo, l'exposition a duré seulement 1s et l'image a été capturée 30s après.
Ici la lampe Sidiou 365nm s'en sort presque aussi bien que la lampe Ultrafire. La lampe 21 LEDs se montre nettement inférieure aux deux autres car le plomb rose est presque éteint.
L'utilisation d'une lampe UV en surfcasting permet de gagner beaucoup de temps lorsque l'on souhaite charger un accessoire phosphorescent. Plus la lampe est puissante, plus vite elle est en mesure charger les pigments.
Néanmoins, je tiens à rappeler qu'il est inutile de chercher à faire briller vos plombs ou vos perles à pleine puissance. Certes, il est amusant de voir filer nos plombs comme des comètes lors du lancer mais en action de pêche on s’aperçoit souvent que les touches interviennent lorsque les pigments n'émettent plus qu'une faible lueur et sont proches de s'éteindre. En conséquence, un éclairage intense à pleine puissance n'est pas nécessairement le plus opportun pour maximiser ses chances d'attraper du poisson.
D'une manière générale, on pourra retenir que la longueur d'onde de la LED n'a pas grande importance pour activer les pigments phosphorescents ce qui nous amènera en surfcasting à privilégier les lampes 395nm car moins coûteuses que les lampes 365nm.
Les lampes 365nm peuvent trouver un intérêt pour accélérer la polymérisation de certaines résines et vernis UV (comme les résines UV utilisées dans la fabrication de leurres ou de nymphes) ou bien lorsque l'absence de rayonnement violet visible est souhaitable (je ne vois pas d'exemple applicable au surfcasting).