31 Mars 2018
Capot | Cette année je voulais absolument tordre le cou à la tradition du capot à la première sortie de la saison... et bien c'est raté !
Les échos des derniers jours ne sont pas terribles, il ne se fait pas beaucoup de poissons sur mon secteur.
Je suis partagé entre l'idée de sortir et le confort de la maison. Si je sors les cannes, je crains que la pêche ne soit pas terrible mais si je ne sors pas alors je sais que je ne vais pas avoir le temps d'aller pêcher avant au moins trois semaines. En bref, ce vendredi soir est pour moi le bon moment pour sortir mais pas le meilleur pour pêcher, alors je décide de préparer quand-même le matériel pour prendre l'air.
Le rendez-vous est donné à partir de 18h sur une plage du Grand Travers. Yann vient d'arriver lui aussi. Nous partons nous installer en attendant que Johann nous rejoigne à son tour. Le vent est modéré et la mer bouge. Il semblerait bien que nous ne soyons pas les seuls à avoir eu envie de sortir pêcher ce soir car deux pêcheurs arrivent sur la plage moins de 10min après nous.
Johann arrive vers 18h25, suivi de deux autres pêcheurs dans les 20 minutes qui suivent. Au final, nous sommes 8 à pêcher sur la même plage. On se croirait presque dans un concours.
Avant de monter une ligne je fais un essai avec un plomb de 132g. Celui-ci dérive lentement et pêcher ainsi serait possible mais nous sommes trop nombreux sur la plage et surtout trop proches les uns des autres pour prendre le risque de voir mes lignes dériver chez mes voisins. Je monte donc des plombs portugais de 130g pour éviter qu'elles ne dérivent.
Pour me distinguer des autres, je choisis de pêcher en bordure (40-60m) à la recherche des sars et des marbrés qui aiment généralement se nourrir entre les rouleaux. J'ai des vers de sable, des coques, des couteaux et un ver de chalut. Ma première ligne est montée avec 2 vers de sable et la seconde avec une coque et un couteau.
Yann de son coté n'est pas venu pour pêcher la friture. Armé de calamars et de grosses coques il est là pour traquer la belle pièce. Johann tend ses lignes à une centaine de mètres avec des vers de sable. A nous trois nous couvrons toutes les distances de pêche avec plusieurs appâts différents. Si les poissons sont là alors l'un de nous devrait tomber dessus.
Pêchant au bord, c'est sans grande surprise que je suis le premier à avoir des petites touches sur les vers de sable mais je n'arrive pas à piquer les poissons. Au regard du frétillement de la canne je sais immédiatement qu'il s'agit de petits poissons.
Quelques minutes plus tard Johann confirme mon impression en remontant une toute petite dorade. Mes vers de sable et mon couteau sont dévorés, mais pas la coque.
Le temps est changeant : un coup il pleut, un coup le vent marin nous souffle en plein visage. Rare sont les moments où l'on peut dire que l'on est à notre aise mais le ciel nous offre un spectacle magnifique.
En contrôlant mes lignes je constate que mon empile haute au ver de sable est coupée net, le second ver sur le traînard est intact mais complètement emmêlé. Sur ma seconde canne le couteau est mangé à moitié, la coque n'est pas touchée.
J'ai un doute sur ce qui a pu couper l'un de mes bas de ligne. S'il s'agissait des crabes alors je ne comprends pas pourquoi ma coque rouge est toujours intacte car les crabes se jettent sur tout ce qui se mange.
Pour en avoir le cœur net et par souci d'économie j'essaye de pêcher avec un bout de ver de chalut trop salé que j'ai réhydraté. L'excès de sel avait totalement desséché l’appât mais en le réhydratant il a retrouvé un aspect convenable et une odeur iodée.
Soyons bien clairs : je ne m'attends pas à ce que cet appât fasse des miracles, toutefois si les crabes sont présents alors je devrais le voir disparaître à son tour et il ne sera alors pas nécessaire d'insister plus longtemps.
Le temps passe et les poissons sont toujours aux abonnés absents. L'un des pêcheurs à notre gauche a tout de même réussi à prendre deux marbrés, mais c'est bien le seul de la soirée qui y soit parvenu.
En discutant avec lui je me rends compte que je suis complètement à coté de la plaque : il pêche à longue distance avec des lignes qui dérivent alors que je pêche en bordure avec des lignes ancrées...
Je remonte mes lignes pour les inspecter et remarque que la coque n'est toujours pas touchée, le couteau a encore disparu et mon ver de chalut réhydraté a lui aussi disparu. Les traces de pinces sur le fil me confirment que les crabes sont de sortie et qu'il est inutile d'insister.
A 0h30 nous abandonnons la partie et rangeons le matériel. Cette fois encore je suis capot pour ma première sortie de l'année.
Si c'est le prix à payer pour progresser et continuer à réaliser de belles pêches comme les 3 années précédentes, alors j'accepte cet échec.
A très bientôt pour un nouveau compte rendu.
N'hésitez pas à partager vos expériences et vos résultats en commentaire.