11 Août 2022
10 prises | La soirée s'annonçait bien, mais quelques imprévus sont venus la perturber. Vent, fatigue et poissons prédateurs ont fortement compliqué la session de pêche.
Cela fait plus d'une semaine que je n'ai pas pu sortir pêcher. Bien que je sois en congés, diverses obligations m'ont retenu à la maison et j'ai maintenant grand besoin de prendre l'air pour me détendre.
Le matin même, je me suis levé à l'aube pour aller récolter des couteaux en apnée. Mon coin favori, autrefois riche en mollusques, est devenu très pauvre depuis deux ans. Je suis contraint de redoubler d'effort pour réaliser une récolte finalement bien modeste. C'est un gaspillage d'énergie que je risque de regretter dans la soirée.
Ce soir j'ai rendez-vous avec des camarades du club MSCC (club de surfcasting de Marseillan) qui organisent une sortie entre membres. Mon camarade Jean-Marie, membre du club, est de la partie. Victor s'est aussi joint à moi pour la soirée.
J'arrive sur place aux alentours de 19h45. Il y a du monde, la plupart des pêcheurs sont déjà en place et occupent déjà près de 250m de plage. Victor et Jean-Marie m'ont réservé un emplacement entre leurs postes, c'est une chance car les derniers participants arrivés sont contraints de se rendre sur une plage éloignée du groupe et du parking. Au loin nous apercevons des fanions blancs, juste derrière les bouées qui balisent la bande littorale de 300m. Cela ressemble bien à des engins de pêche, nous espérons à cet instant que la zone ne soit pas quadrillée de filets.
Le vent souffle plus fort que prévu, renversant au passage le matériel de Victor. La masse d'air nous vient de la mer en diagonale d'environ 30°, ce qui lève quelques vagues de surface sans véritablement de courant de fond. Mes plombs habituels tiennent très bien, il n'est pas nécessaire d'alourdir les lignes ni de changer de forme de plomb.
J'attaque la pêche vers 20h30 avec des lignes à deux empiles. Les deux premières pour pêcher au ver de sable et une troisième pour pêcher au bibi et au couteau.
La première heure de pêche est très calme pour tout le monde. Les prises sont peu nombreuses et de tailles modestes. Victor attrape un rouget minuscule à 21h30, aussi gros que son bibi.
Je discute avec Jean-Marie qui est venu me retrouver sur mon poste quand à 21h40 je devine une touche entre deux rafales de vent. Je saisis la canne et ferre, le poisson est au bout.
Le combat est relativement facile jusqu'à ce que le poisson arrive au bord. Il donne de toutes ses forces dans la dernière vague pour sauver sa vie mais finit par s'échouer sur le sable après 4 départs successifs. C'est une dorade de 30cm prise au ver de sable. Il s'en est fallu de peu qu'elle se décroche à en croire l'état de mon hameçon (complètement ouvert).
Cette première prise me donne de l'espoir. Je remets ma ligne en service et relance au plus vite. Ma seconde ligne au ver de sable marque la touche à 21h50, seulement 10min après la prise du premier poisson. Affairé à autre chose, je suis alerté par mes voisins de pêche et par le son du frein de mon moulinet qui se met à chanter virgouresuement.
La touche est énorme, je suis presque certain qu'il s'agit d'un marbré car ce poisson déclenche souvent de gros départs (et il adore les vers de sable). Je prends la canne en main, ferre et entame un combat avec un poisson très lourd et puissant mais rapidement celui-ci lâche prise.
Je sens toujours une prise au bout de la ligne alors je crois deviner qu'il y avait deux poissons au bout du fil et que le plus gros est parvenu à s'échapper mais lorsque mon montage glisse sur la plage je comprends que la situation est toute autre : un tassergal a chassé ma dorade.
Je compare le reste du poisson avec la précédente qui se trouve dans mon seau pour estimer sa taille : elles sont toutes deux proportionnées à l'identique. C'était donc une dorade de 30cm.
Sur ma canne centrale, une petite touche dévoile la présence d'un autre poisson. Je tente ma chance en espérant que celui-ci restera entier. C'est une dorade de 26.5cm.
La présence des prédateurs n'est pas une très bonne nouvelle, les poissons risquent de fuir la zone. D'ailleurs, les touches ont cessé immédiatement après la prise de mon dernier poisson. Il ne se passera plus rien sur mes lignes pendant près de deux heures. Pour ne rien arranger, je commence à me sentir mal. Un mélange d'épuisement et de nausée qui m'oblige à m'assoir dans ma chaise en abandonnant mes lignes à leur propre sort.
Ma motivation en prend un coup, d'autant plus que le vent tourne dans notre dos en se renforçant. Mes cannes dansent beaucoup trop sur leur piquet pour que je puisse continuer à pêcher ainsi. Je suis contraint de les retirer de leurs supports et de les placer à 45°, talon au sol, pour les stabiliser. Cette position coupe complètement la résonnance du blank et limite fortement ma capacité à distinguer les touches sur ces cannes à scion tubulaire qui ne sont pas suffisamment sensibles. Il aurait mieux valu pêcher avec les cannes hybrides que j'ai laissées à la maison...
C'est donc au petit bonheur la chance que je tire de temps en temps sur mes lignes en espérant qu'un poisson s'y trouve pendu. Chaque fois que je remonte mes lignes, je constate que mes vers ont disparu. Impossible de savoir depuis combien de temps je pêche sans appât et à vrai dire je m'en souci guère car je ne suis vraiment pas dans mon assiette. Je ne peux plus rien avaler.
Le vent commence à s'apaiser vers 23h30. J'en profite pour réaliser un tour d'inspection des lignes, changer les empiles emmêlées, renouveler les appâts et replacer mes cannes en position de pêche sur les piquets. A 23h50, juste après le lancer, un doublé de petites dorades de 24cm et 25cm se présente sur les vers de sable. Piquées au bord de la gueule, celles-ci repartent à l'eau sans difficulté.
La nausée ne me quitte pas, je songe un instant à écourter la session mais je n'ai pas l'énergie de ranger le matériel et repars m'assoir en attendant que ça passe. Je n'ai même plus envie de prendre des photos...
A minuit, une belle touche me force à me lever de ma chaise. C'est un petit marbré de 23cm qui s'est montré très véloce à la touche mais arrive mort sur le sable. Dommage, j'aurais préféré pouvoir le relâcher. 30min plus tard, c'est une dorade de 22cm qui arrive morte sur le sable. La taille des poissons est décevante.
Je me décide à mettre un peu d'ordre dans mon matériel et à prendre soin de mes appâts en allant renouveler l'eau de mes vers de sable. Au moment même où je change l'eau, l'une de mes cannes bascule en arrière sur une grosse touche retour. J'arrive trop tard sur la canne, le poisson qui m’a pris 30m de fil ne s'est pas piqué alors que les hameçons sont impeccables. Il est 1h05.
Vers 2h du matin, je pars faire un tour pour aller voir mes camarades. Certains d'entre eux ont réalisé une pêche plus variée que la mienne avec des pageots, des bogues, des chinchards et même de petits loups. Je reprends le chemin de mon poste à 2h25 et remarque une grosse touche alors que je suis encore bien loin de mes cannes. J'arrive évidement avec beaucoup de retard sur la canne qui est maintenant immobile mais sa voisine marque la touche à son tour. C'est un doublé de marbrés, le plus gros des deux me fausse compagnie à 10m du bord après m'avoir présenté un très beau reflet dans le faisceau de ma lampe. Le marbré restant mesure 25cm.
Je suis un peu déçu d'avoir perdu ce beau marbré et d'avoir loupé la touche sur l'autre canne mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même : il fallait rester surveiller mes cannes plutôt que partir discuter. De plus, les poissons sont venus s'emmêler dans ma ligne de gauche. Cette même ligne qui a pêché toute la soirée au couteau et au bibi sans avoir eu la moindre touche me revient sur le sable complètement emmêlée et sans son couteau. Agacé, je prends la décision de ranger la canne et de terminer la pêche avec les deux autres.
Un nouveau temps mort de 90min se passe sans grande activité sur mes lignes et celles de mes voisins. Toutefois, ce petit repos salvateur m'a aidé à faire passer la nausée. Je décide donc de rester jusqu'au lever du soleil. Une petite dorade d'à peine plus de 23cm se présente sur un ver de sable à 3h55. Piquée dans la lèvre, je la relâche facilement.
A 5h10 je capture un marbré de 25cm au ver de sable. L'activité des poissons est un peu décevante alors je commence à ranger doucement mon matériel et à écailler mes poissons.
Fin de la sortie. J'ai un peu joué de malchance et de manque de concentration. Ce n'est pas grave, je me rattraperai la semaine prochaine.