11 Mai 2017
9 prises | Un vent frais a marqué cette session de mai où plusieurs touches ratées témoignent de poissons difficiles à piquer. Malgré tout, le résultat est encourageant.
Voilà 2 semaines que je n'ai pas sorties les cannes et je les entends pleurer dans le fourreau. Mains tremblantes et désir irrationnel de me baigner dans une eau à 15° pour chercher des vers, les symptômes me semblent clairs : J'ai la fièvre du surfcasting !
Mon ami Clément est de retour dans la région pour quelques jours et cela fait longtemps que je n'ai pas eu le plaisir de pêcher en sa compagnie. Malgré l'envie de retrouver mon camarade pour une partie de pêche, j'ai une certaine hésitation à l'idée de lui donner rendez-vous (et lui aussi) en raison du vent du nord soutenu qui risque de nous gâcher la fête. Clément me fait confiance et n'attend que mon feu vert pour préparer son matériel. Il faut dire que les photos de mes sorties du mois dernier lui ont aussi donné la fièvre.
Après plusieurs minutes d'hésitation, je finis par trouver la bonne idée : nous installer juste devant une paillote en construction (restaurant de plage). Le chantier nous abritera du vent, annoncé nord/nord-est pour ce soir. Il suffira de nous placer quelques mètres à gauche ou à droite pour nous abriter du vent à la perfection, la solution était évidente !
Je donne le feu vert à Clément en même temps que je me mets un peu la pression car je n'ai pas pêché le coin depuis 15 jours, je crains donc de décevoir mon acolyte. Si je peux me permettre un capot (moi qui pêche presque toutes les semaines), je n'ai pas forcément envie d'en infliger un à mon ami. Bref, je ne pars pas forcément très serein mais "qui vivra verra".
Le rendez-vous est donné pour 19h30 sur "ma" plage du Grand Travers. Inutile d'arriver plus tôt, je sais de source sûre que les poissons ne sont pas en activité avant la nuit tombée ces temps-ci (20h30-21h).
Ce soir j'ai parié sur mes vers de sable, ramassés le jour même, mais je sais que Clément arrive avec des vers américains et des couteaux. Ces deux derniers appâts m'ont totalement surpris dernièrement et je n'ai aucune certitude sur celui qui sera le plus décisif sur les dorades royales.
20h20 : Nos lignes sont à l'eau. Comme à mon habitude, je pars sur une stratégie à 3 cannes avec deux lignes double empile au ver de sable (dont une avec mini perles flottantes) et une ligne double empile au couteau. Clément part aussi sur 3 cannes avec 2 cannes de surf lourd une canne de surf léger. Les montages de Clément sont quelques peu "créatifs", dignes de Pablo Picasso ou Salvador Dali. Il a osé associer une empile haute avec un trainard coulissant, l'imagination de ce garçon est sans limite !
Plus inquiétant que les montages loufoques de Clément, le vent nous arrive plein Est et absolument pas du Nord. En résumé, nous ne sommes pas du tout à l'abri.
20h40 : Première touche sur une de mes lignes au ver de sable. Le combat est bref et j'échoue sur le sable une petite dorade de 24cm. J'hésite à la garder car elle n'est pas bien grosse (comme peut en témoigner la photo) mais je veux deux poissons pour le lendemain midi et ma compagne n'a pas un gros appétit. Dans le doute, je la mets dans un seau d'eau fraiche et déciderai de son sort plus tard.
20h50 : Une grosse touche au ver de sable me rapporte un beau marbré de 29cm. Loin d'un record, ce poisson est toute de même magnifique et s'est bien battu.
21h05 : Grosse touche au couteau. Mon écureuil est éjecté du fil et tombe au sol sous mes yeux alors que j'étais parti discuter avec Clément 20m plus loin. Il ne m'a pas fallu longtemps pour arriver sur ma canne mais le poisson n'était déjà plus au bout du fil lorsque j'ai ferré.
Je remets un pied de couteau tout neuf à l'hameçon et relance ma ligne.
21h25 : Nouvelle touche sur le couteau et je sens le poisson au bout de la ligne au ferrage. Après quelques secondes, celui-ci se décroche. Le problème des précédentes sorties se reproduit : je décroche des prises sur des hameçons neufs... c'est incompréhensible... le doute s'installe.
Je réarme mon hameçon avec le mou (les tripes) du couteau précédent et ficèle correctement le tout au fil de latex. Au moment où je m'apprête à lancer, je remarque une touche énorme sur ma canne aux mini perles flottantes et vers de sable. Bien entendu je me précipite sur la touche après avoir pris soin de poser proprement la canne que j'avais en main. Manque de chance là encore, le poisson n'est plus au bout.
21h35 : Je me questionne sur mes montages, mes bas de ligne et mes hameçons sans savoir sur quoi agir pour améliorer ma pêche. Pour vérifier certaines théories, je remonte ma seconde canne au ver de sable et trouve une petite dorade de 23cm pendue au bout, presque morte. Je tente de la relâcher mais je vois très vite qu'elle flotte sur le dos. Je décide de la garder et relâche en échange la première dorade de 24cm que j'avais attrapé 1h plus tôt.
21h45 : Une touche au ver de sable se solde par la capture d'un marbré de 27cm.
22h30 : Une dorade de 27cm a rejoint la plage après avoir déclenché une jolie touche. Au même moment je remarque une touche sur la canne au couteau. Je me précipite sur la canne et la prends en main. Je sens une tape franche et ferre immédiatement... sans succès. Et mince, une fois de plus je ferre dans le vide.
Cela me rend fou car je n'ai jamais connu autant de touche ratée que depuis cette année. Il semblerait que 2017 n'a pas fini de remettre en question mon expérience.
23h00 : Alors que je suis en train de discuter avec Clément, je remarque que ma canne au couteau vacille. En m'approchant je vois mon écureuil monter brusquement. Je prends la canne en main et ferre, YES le poisson est au bout (enfin). Avec ses 27cm la dorade n'est pas très grosse mais je décide de la garder. Comme vous le verrez sur la photo, elle est piquée au bord de la lèvre.
23h10 : Un marbré de 28cm a rejoint mon seau après une touche montante bien franche.
23h30 : Un marbré de 25cm est pris au ver de sable, le poisson est mal en point lorsque je le remonte donc je dois le garder.
0h30 : L'écureuil de ma canne au couteau dégringole. Je prends la canne en main, mouline pour tendre le fil et ferre... dans le vide. A cet instant je bous littéralement de l'intérieur. Je relativise et réarme ma ligne pour la relancer.
1h40 : Je remonte une ligne pour inspecter les appâts et découvre un marbré de 26cm pendu au bout de la ligne sans aucune touche. Clément a lui aussi pris un poisson sans touche mais de son coté c'est un peu plus gros : une dorade estimée à 32cm (non mesurée).
1h50 : Une autre petite touche ferrée dans le vide me signale la fin de la soirée. La encore la ligne avait été relancée peu de temps avant mais je commence sérieusement à fatiguer et ne souhaite pas insister plus longtemps.
Bye bye les poissons, je vous donne rendez-vous à très bientôt.
9 poissons capturés dont 8 conservés.