9 Mai 2017
Bonjour à tous.
Je vous propose aujourd'hui un article sur la conception des cannes et leurs caractéristiques afin de comprendre certains aspects techniques essentiels qui permettent de distinguer les différents modèles du marché et leurs usages.
Cet article est un peu long alors je vous invite à consulter le sommaire et suivre les liens pour vous diriger directement vers les chapitres qui vous intéressent le plus.
Avant de démarrer cet article, je tiens à préciser que je ne suis pas un monteur de canne et que je ne le serai sans doute jamais de ma vie. Les informations que je vous partage ici sont le fruit de mon expérience, de mes propres recherches et des discussions que j'ai pu avoir avec quelques professionnels (monteurs, concepteurs, représentants). Il ne s'agit donc pas de dresser un état de l'art mais de vous partager mon interprétation.
Matériaux, poids de la canne, équilibre, puissance, types d'anneaux... voici quelques-uns des paramètres techniques qui sont abordés dans cet article.
Le blank est la partie la plus importante de la canne. C'est en quelque sorte sa colonne vertébrale. Réalisé en matériaux composites, il donne à la canne ses propriétés les plus évidentes comme sa longueur, son diamètre ou encore sa puissance.
Le travail sur un blank ne se résume pas au choix du carbone. Il s'agit d'une combinaison complexe de matériaux associée à un procédé d'assemblage évolué qui (ensemble) procurent ses facultés à la canne.
Les blanks des cannes de surfcasting modernes sont construits en fibres de carbone tissées en nappes, enduites de résine puis assemblées à un canevas (le scrim). La fibre de carbone est un matériau très performant à la fois raide et léger, qui résiste très bien à la déformation.
La fibre de carbone est caractérisée par son module d'élasticité (module de Young) qui donne une indication sur la raideur du blank. Plus le module est haut, plus le carbone est raide.
On distingue cinq grandes catégories de carbone, de la plus souple (et la moins chère) à la plus raide (et la plus chère) :
Le choix du carbone a une influence sur le prix et le comportement de la canne mais également sur sa robustesse car plus le module est haut et moins le carbone est résistant. Les cannes les plus robustes ne sont donc pas forcément les plus chères (c'est même souvent le contraire). Les fabricants associent couramment des fibres de différents modules pour obtenir un bon compromis entre raideur, robustesse, poids et coût du blank.
Le canevas collé à la feuille de carbone s'appelle communément le "scrim". Il est souvent réalisé en fibres de verre pour des raisons économiques mais peut aussi être fait en carbone sur les blanks les plus haut de gamme.
Le scrim sert d'armature à la nappe de carbone et évite au blank de s'écraser sur lui-même ou de se déchirer lorsqu'il est déformé (courbé). La composition et la forme du scrim jouent aussi sur la nervosité du blank, sur la quantité de résine à utiliser et en définitive sur le poids général du blank.
La résine thermodurcissable est l'élément sur lequel les fabricants ont le plus de latitude et s'autorisent des écarts importants. Elle sert à coller le carbone et le scrim pour former une nappe prête à cuire (pré-imprégné ou prepreg). La nappe de prepreg est ensuite enroulée autour d'un mandrin de métal, filmée de plastique pour exercer une pression afin de maintenir les matériaux ensemble et enfin cuite dans un four pour que la résine durcisse et stabilise (colle) les différentes couches enroulées du prepreg.
La composition de la résine à une conséquence sur son élasticité, la quantité qu'il est nécessaire d'utiliser et son coût. Plus le taux de résine du prepreg est élevé et plus celui-ci est facile à travailler pour en faire un blank mais en retour il sera plus lourd, plus souple et perdra en sensibilité (la résine est plus souple et élastique que la fibre de carbone).
Au delà des matériaux qui le composent, le comportement du blank et sa puissance sont aussi déterminés par sa géométrie (la forme des brins, plus ou moins coniques) :
La conicité sera plus ou moins prononcée selon la forme du mandrin utilisé et selon la manière dont le prepreg est découpé puis enroulé dessus.
Enfin, il faut également savoir que l'orientation des fibres de carbone lors de l'enroulement permet de modifier les propriétés du blank. Le fabricant peut ainsi lui apporter une meilleure résistance à la torsion par exemple, ou une meilleure résistance à l'arrachement. Il est fréquent d'empiler des couches dont les fibres sont orientées différemment pour obtenir un bon compromis.
Les blanks modernes haut de gamme plébiscitent l'enroulement à 45° ou l'enroulement croisé en X qui tonifient le blank pour augmenter sa puissance tout en réduisant son diamètre au talon (la conicité est moindre mais la puissance est préservée voire augmentée et le blank est allégé).Connaître le module du carbone qui compose la canne peut vous aider à vous faire une vague idée de sa raideur mais gardez à l'esprit que beaucoup d'autres paramètres influencent énormément le comportement de celui-ci (enroulement, résine, géométrie).
La qualité ou la performance d'une canne ne se juge pas simplement au module du carbone utilisé ! Ne vous laissez donc pas influencer par une fiche technique qui peut masquer des pratiques de fabrication simplistes pour ne pas dire grossières.
A partir de fibres de carbone de haut module il est possible de produire des cannes de gammes très différentes. Avec un procédé soigné de fabrication, un scrim et des résines de qualité, la marque pourra proposer un produit haut de gamme, léger et réactif (généralement associé à de bons anneaux).
En revanche, en simplifiant le processus de fabrication et en économisant sur les matériaux ainsi que les anneaux, la marque pourra produire une canne d'entrée de gamme aux alentours de 100€. Les économies réalisées dans la composition du blank se traduisent entre autre par un taux de résine plus important qui alourdit la canne et l'assouplit. Le résultat final n'est pas comparable au blank haut de gamme alors que le carbone utilisé au départ pouvait être de même type.
Les comportements des deux produits seront très différents mais il serait maladroit à ce stade de dire que l'un est meilleur que l'autre sans parler des conditions dans lesquelles le pêcheur prévoit de les utiliser.
En résumé, plus le module du carbone est élevé, plus le blank est censé être sensible, raide et léger mais le reste des matériaux et la forme du blank ont un aussi un rôle dans son comportement, sa robustesse et son poids.
L'action indique comment la canne réagit lorsqu'elle est mise sous pression et à quel endroit du blank se produira la flexion. On reconnaît correctement l'action d'une canne lorsque celle-ci est mise en tension et non en fouettant avec dans le vide. Suspendre un plomb de pêche n'est pas non plus un bon moyen d'observer l'action.
Il existe principalement 3 types d'actions :
L'action de la canne dépend des matériaux utilisés dans la fabrication du blank mais aussi de sa géométrie (conicité).
L'action parabolique est une action souple où la canne plie sur 2/3 de sa longueur, voire plus. Sur ce type d'action le talon de la canne est amené à travailler lui aussi. Une canne parabolique se montre très douce lors du combat avec un poisson mais elle peut manquer d'autorité et de contrôle sur la prise si elle est trop souple.
Les cannes paraboliques sont peu utilisées en surfcasting lourd moderne car la souplesse de la canne peut limiter sa performance de lancer et fait "danser" les cannes sous le vent (ce qui réduit la lisibilité des touches).
Les matériaux d'entrée de gamme comme du carbone de bas module (type "haute résistance") ou de module intermédiaire donnent le plus souvent des cannes paraboliques. De même un blank construit avec un fort taux de résine tendra vers une action parabolique.
Il existe toutefois quelques très bons modèles de cannes paraboliques. Souvent de conception ancienne ou de fabrication artisanale, ils se font rares aujourd’hui car sont passés de mode (dommage). Ces produits jouissent d'une grande progressivité qui fait tout leur charme.
L'action semi-parabolique est sans doute l'action la plus polyvalente car elle se situe entre l'action parabolique et l'action de pointe.
Ici la canne plie sur la moitié voire les 2/3 de sa longueur. Le talon conserve une réserve de puissance qui se révèle utile lors du lancer. La canne est agréable lors du combat avec le poisson, elle encaisse les départs violents tout en permettant de conserver un bon contrôle sur la prise. La raideur est suffisante pour tenir en place sous la vague et le vent sans pénaliser la lisibilité des touches. Ce type d'action est idéale pour des pêcheurs réguliers.
Le blank d'une canne semi-parabolique sera le plus souvent construit en carbone à haut module ou à haut module supérieur.
L'action de pointe est souvent désignée comme étant une action dite "rapide". Seul le dernier tiers de la canne travaille. Le second tiers de la canne est une réserve de puissance que le lanceur peut exploiter avec une bonne technique de lancer. Le talon de la canne est raide et ne travaille pratiquement pas.
Cette action présente plusieurs avantages en surfcasting lourd. Elle peut permettre à un bon lanceur d'augmenter ses performances de lancer en présentant le nerf de la canne très haut dans le blank (donc très tôt dans le geste de lancer). La canne retranscrit beaucoup mieux les mouvements du poisson, ce qui offre un contact plus direct avec le poisson et procure des sensations accrues lors du combat, même lorsque le poisson est loin du bord.
On parle également d'action de pointe marquée ou d'action "super fast" pour les cannes encore un peu plus raides où seul le dernier quart de la canne rentre en action.
Les cannes de surfcasting à action de pointe sont généralement très coniques. Attention, ce genre d'action peut se montrer inconfortable et dure sans une certaine habitude.
Vous entendrez parfois parler d'une "action progressive" sans véritablement obtenir de définition à ce sujet. La description la plus courante se rapporte à celle des cannes semi-paraboliques mais après avoir essayé de nombreuses cannes, je ne suis pas totalement en accord avec cette vision des choses.
Selon moi, la progressivité n'est pas tout à fait une action mais plutôt une aptitude du blank à pouvoir évoluer convenablement sur large plage de puissance. L'action perçue pourra être différente en fonction de la pression à laquelle est soumise le blank (poids du plomb et puissance du geste de lancer).
Le nerf de la canne augmente graduellement de sorte que l'on parvient à lancer efficacement sur toute la plage de puissance du blank (de 100g à 200g par exemple) sans ressentir de point dur ni de lourdeur. C'est en cela que la canne progressive se distingue des autres dont l’efficacité décroît drastiquement lorsqu'on s'éloigne du poids optimal de lancer (quand il n’est pas atteint et surtout quand il est dépassé).
La progressivité est une caractéristique particulière des cannes à répartition et de quelques modèles de cannes en 3 brins haut de gamme. Un gros travail sur la géométrie des cannes, sur le choix des matériaux et leur assemblage est nécessaire pour obtenir un blank véritablement progressif.
Les cannes à répartition sont des cannes progressives, assez rares en France mais très répandues en Angleterre. Il s'agit de cannes puissantes et robustes capables de lancer de gros appâts à longue distance et à l'origine conçues pour une utilisation avec un moulinet à tambour tournant. Une parfaite maîtrise des techniques modernes de lancer est nécessaire pour exploiter pleinement ce type de canne.
Les cannes à répartition sont le plus souvent conçues en 2 brins. Le talon est très raide et plie peu lors du lancer. Le brin supérieur fonctionne comme un arc : plus on le charge et plus il libérera d'énergie lors du lancer mais plus on le charge et plus il devient difficile de le charger davantage. C'est la raison pour laquelle une gestuelle parfaite est nécessaire pour espérer charger au mieux ce type de canne.
La performance des cannes à répartitions s'accompagne de quelques contreparties :
Voilà un point intéressant de cet article car on peut lire ou entendre beaucoup de choses confuses sur le sujet.
Souplesse et raideur se rapportent à une même notion qui désigne la capacité d'un matériau à se déformer avec plus ou moins de facilité. On parle de canne souple lorsqu’elle plie facilement sans fournir de gros effort. Une canne raide plie peu et demande beaucoup plus d'énergie pour travailler.
Juger qu’une canne est souple ou raide est une appréciation personnelle. Selon votre technique de lancer et la vitesse d’exécution de votre geste, une canne peut vous sembler raide alors qu'elle paraîtra souple à quelqu'un d'autre. D’ailleurs, en progressant vous aurez l'impression que vos cannes s'assouplissent car vous serez davantage en mesure de les exploiter.
Le retour de la canne (recovery en anglais) désigne l'aptitude du blank à se redresser. Plus le recovery est rapide, plus le blank renvoie d'énergie lors du lancer. Plus le recovery est franc (net), moins le scion balance après s’être redressé (ce qui facilite la sortie de la ligne sans perturbation).
Cette notion est étrangement peu utilisée pour décrire le comportement d'une canne alors qu'il s'agit du premier critère utilisé par les anglais pour se faire une idée du comportement du blank au lancer.
D'une manière générale, les cannes les plus raides sont celles qui offrent le recovery le plus rapide et le plus net mais ce n'est pas nécessairement le meilleur compromis en toute circonstance. Une canne un peu plus souple peut se montrer plus facile à exploiter et il sera toujours préférable de parvenir à utiliser correctement une canne facile que de lutter avec une canne trop dure. À chacun de trouver le bon équilibre.
La puissance des cannes de surfcasting s'exprime habituellement en gramme et donne une indiction sur la plombée à utiliser.
Faites en sorte de respecter la plage de puissance car une plombée trop légère ne permet pas de charger le blank de manière optimale au lancer ni de tendre correctement la ligne (la canne va tracter le plomb). Inversement, une plombée supérieure à la plage de puissance du blank peut entraîner une casse lors du lancer.
Vous l'aurez compris, si la puissance de la canne détermine la taille des plombs que l'on peut utiliser, alors il faut s'intéresser aux plombs pour choisir correctement sa canne.
En surfcasting on choisit d’abord la taille du plomb en fonction du courant mais on peut également tenir compte de la taille de l’appât et de la distance que l'on cherche à atteindre (plus l’appât est gros, plus il faut un plomb imposant pour le tracter au lancer). Il n'est donc pas rare de pêcher assez lourd (120-130g) même par mer calme sans courant.
Plomb | Type de canne | Usage typique |
---|---|---|
30 à 80g | Surf léger (30-130g) |
Pêche à courte distance depuis les digues ou dans les canaux. Surf léger en plage. |
80g à 110g | Surf mi-lourd (80-160g) |
Pêche en mer à moyenne distance depuis les digues ou en plage. |
100g à 140g | Surf lourd (100-200g) |
Pêche en plage par mer calme à peu agitée. |
120g à 175g | Surf lourd (100-250g) |
Pêche à longue distance et pêche par mer forte. |
Évoquer la puissance d’une canne dans une discussion entre pêcheurs peut renvoyer aux notions de nervosité de son blank, et non à la plage de puissance inscrite sur la canne.
On dit souvent qu'une canne est « puissante » lorsque sa puissance utile (ou puissance réelle) est élevée. Le blank est capable d'emmagasiner beaucoup d'énergie et de la restituer efficacement au lancer. La canne permet alors des jets à longue distance et l'usage de plombs lourds avec aisance. Toutefois, charger un blank puissant demande de l'entraînement.
Il n'y a pas de règle qui établisse une équivalence entre la puissance inscrite sur la canne, sa nervosité et sa robustesse :
Les blanks bas de gamme faits en carbone haute résistance présentent une puissance utile basse bien que leur robustesse soit élevée (ils sont solides mais souples). Le risque de les casser au lancer est très faible mais ils ne sont pas capables de propulser un plomb efficacement pour autant.
Beaucoup de cannes sont désignées par une plage de puissance exagérément grande et il est préférable de ne pas jouer avec la limite haute. Il est par exemple fréquent que les cannes 100-250g soient efficaces avec des plombs de 100g à 150g mais aussi qu’elles atteignent leur point de rupture bien avant 250g. Quelques marques affichent les puissances réelles de leurs cannes mais elles sont rares.
Robustesse et nervosité dépendent des matériaux qui composent le blank et de sa géométrie. Le meilleur moyen de connaître la puissance réelle de la canne est encore de l'essayer.
La plupart des cannes de surfcasting que vous trouverez en Europe mesurent entre 4m20 et 4m50.
Votre taille aura une influence sur votre aisance à manier la canne. Plus vous êtes grand et moins il vous est difficile de manipuler une longue canne. Gardez cependant à l'esprit que plus la canne est longue et moins elle est maniable (plus lourde, plus encombrante).
Une canne longue facilite l’usage de longs montages, il n’y a pas d’autres bénéfices réels. 30cm d'écart ne font pas une grande différence en action de pêche ni au lancer.
Choisir une longueur reste avant tout une question de goût. Certaines personnes se sentent plus à l'aise avec des cannes de 4m20 et d'autres avec des cannes de 4m50 (ce qui est mon cas).
Si vous ne savez pas quelle longueur vous convient le mieux, alors je vous conseille de démarrer par une canne de 4m20 à 4m30 qui sera plus maniable.
Il existe plusieurs types de scions sur les cannes de surfcasting, certains robustes et puissants pour maximiser la distance de lancer ou supporter des plombs lourds, d'autres fins et sensibles pour favoriser la détection des touches.
Le choix entre un type de scion et un autre est une question de préférence personnelle et de style de pêche. Il n'y a pas de "meilleur choix" car ils ne s'utilisent pas tout à fait de la même manière, chacun ayant des avantages et des inconvénients.
Le scion tubulaire est creux, épais et réalisé d'une seule pièce ce qui préserve l'action du blank et sa progressivité éventuelle.
Ce type de scion puissant est conçu pour favoriser le lancer à longue distance ou l’usage de plombs lourds, en contrepartie la sensibilité à la touche n'est pas très bonne. C'est aussi le format de scion idéal pour les pêches au grappin dans le courant.
Les scions tubulaires sont vendus sous les appellations "Tubular", "Hollow" ou bien encore "Power".
Il s'agit d'un scion composé d'une partie creuse et d'une pointe terminale en matériau plein (insert en carbone ou en fibre de verre).
En résumé, un scion tubulaire est sectionné pour y greffer une pointe plus fine et plus souple. La pointe du scion hybride est ainsi plus sensible à la touche qu'un scion tubulaire traditionnel. (Voir une vidéo de montage d'un scion hybride).
L'insert est collé par l'intérieur puis la jonction est renforcée par la pose d'une ligature ou d'un anneau qui permet alors de répartir les pressions de part et d'autre de la jonction afin d'en éviter la casse.
Les cannes à scion hybride n'offrent pas toutes le même niveau de sensibilité car celui-ci dépend de la longueur de l'insert et du matériau utilisé. Les plus sensibles sont les pointes en fibre de verre.
Voici une illustration intéressante de la marque Kali Kunnan qui présente le comportement de plusieurs scions hybrides différents.
Plutôt qu'un long discours, je vous invite à regarder la vidéo suivante qui montre les trois principaux types de scions hybrides. Les commentaires sont en espagnol mais les images suffisent à comprendre les différences.
On trouve des cannes hybrides chez de nombreuses marques sous des appellations diverses comme "Hybrid tip", "Solid tip", "Sensitive", "Sensi tip" ou encore "Hybrid Test tip".
Vidéo en espagnol : https://youtu.be/mW6wCg_iWiI
Le buscle est un scion fin et très sensibles, le plus souvent conçu en fibre de verre. Contrairement au scion hybride (fait de deux pièces assemblées), le buscle est mobile : la pointe est télescopique ou emboîtable. En cela, la canne à buscle se rapproche de sa cousine d'eau douce qu'est la canne à Quiver. On peut d'ailleurs trouver les cannes à buscle sous l'appellation "Sea quiver".
Les scions buscles sont utilisés sur les cannes de surfcasting léger où leur extrême souplesse permet de tendre la ligne convenablement avec de petits plombs (à partir de 30g).
Les cannes télescopiques ont pour principal avantage d'être très pratiques. Rapidement pliées et dépliées, elles sont aussi moins encombrantes que les modèles à emmanchement.
On trouve beaucoup de modèles télescopiques en entrée et milieu de gamme, la grande majorité étant prévue pour le surf léger ou le surf mi-lourd. A la fois pratiques et économiques, ce genre de canne est très utilisé par les pêcheurs occasionnels ou les pêcheurs en digue. Il est moins fréquent de voir les pêcheurs en plage utiliser des télescopiques car elles peuvent manquer de puissance pour envoyer les montages à grande distance. Il existe quelques très bons modèles de cannes télescopiques pour le surf lourd mais il sont rares et restent moins toniques que les cannes en 2 ou 3 sections.
Le plus grand inconvénient des cannes télescopiques est que sur certains modèles les brins se coincent fréquemment sous l'effet de la chaleur et de l'humidité. La canne devient alors difficile à plier et vous risquez de la casser en insistant (surtout au niveau du scion). Le remplacement d'un brin cassé est particulièrement compliqué sur une canne télescopique car il faudra démonter tous les anneaux supérieures pour changer le brin.
Dans le monde du surfcasting, les cannes à emmanchement règnent en maître.
La conception par emmanchement permet de limiter le nombre de sections et donc de préserver la nervosité du blank. Les fabricants peuvent plus facilement obtenir des cannes d'actions rapides avec la conception par emmanchement qu'avec la conception télescopique.
Le format en 3 brins est le plus répandu car il offre un très bon compromis entre performance et encombrement du matériel une fois plié. Le format en 2 brins est celui qui offre la meilleure progressivité mais rend les cannes très encombrantes. C'est le standard des carpistes et des pêcheurs anglais. Enfin les cannes de voyage en 5 ou 6 brins sont des particularités qui n'intéresseront que les baroudeurs.
Il existe trois types d'emmanchement :
Sur l'emmanchement droit, le brin supérieur est mâle et le brin inférieur est femelle. Le talon est donc un brin femelle dans lequel vient s'insérer le brin suivant.
L'emmanchement droit est le plus courant sur les cannes 3 brins de surfcasting lourd et mi-lourd. Il a l'avantage d'être simple à réaliser et robuste mais pénalise la progressivité du blank.
Comme son nom l'indique, l'emmanchement inversé est fait dans l'autre sens. Ici le brin mâle est le brin inférieur. On obtient ainsi une canne à la géométrie plus régulière car l'emmanchement ne cause pas de diminution brutale du diamètre. La progressivité du blank est ainsi beaucoup mieux respectée. L'emmanchement inversé est rarement utilisé en surfcasting lourd. On le trouve principalement sur des cannes légères où le choix de l'emmanchement inversé permet de proposer des modèles aux blanks très fins.
L'emmanchement par spigot est le plus technique des trois. Le spigot est une pièce cylindrique qui sert de jonction entre deux brins, généralement issus d'un seul blank découpé. Inséré et collé dans l'un des brins, le spigot est ensuite travaillé (poncé) pour s'insérer parfaitement dans le brin suivant.
Le but recherché ici est de conserver au maximum la progressivité du blank. L'inconvénient du spigot est qu'il crée malgré tout un point dur (ou "plat" comme le disent les anglais) que l'on perçoit très nettement sur des brins de petits diamètres. Pour limiter ce phénomène, les cannes sur spigots sont habituellement conçues avec le minimum de brins possible (2 brins, rarement plus).
La qualité des anneaux est un point important de la sélection d'une canne car il s’agit des éléments en contact avec la ligne. Par méconnaissance, les pêcheurs négligent souvent ce paramètre lors de leur achat.
La répartition des anneaux, leur type et leur nombre ont une influence sur l'action de la canne, sur son poids et sur son équilibre. Déplacer les anneaux et/ou changer de modèle modifie le comportement du blank.
Enfin, la taille et la disposition des anneaux ont une conséquence sur la circulation du fil. Il est intéressant de comprendre comment le fil va évoluer dans les anneaux en fonction des lignes que l'on va utiliser pour savoir à quoi s'attendre.
Le japonais Fuji est le numéro 1 des fabricants d'anneaux depuis des décennies. Les produits Fuji sont parmi les plus chers du marché mais également parmi les mieux finis.
Viennent ensuite des fabricants comme Alps, American Tackle (AT) ou Pacific Bay (PacBay) qui proposent aussi des anneaux de très bonne qualité mais que l'on trouve très rarement sur les cannes de surf.
Shimano propose sa propre gamme d'anneaux sur certaines de ses cannes. Ce sont des anneaux de bonne qualité mais le fabricant a quand même choisi Fuji pour ses cannes haut de gamme.
Pour finir, les anneaux chinois ferment la marche avec des marques comme SeaGuide. La gamme de SeaGuide est vaste et contient aussi des modèles de qualité convenable mais les fabricants font plus souvent confiance à Fuji pour leur haut de gamme et montent des anneaux SeaGuide sur leurs cannes les moins chères.
L'armature est la structure métallique fixée sur le blank qui porte la bague. C'est en quelque sorte comparable à la monture qui porte les verres sur une paire de lunettes.
En surfcasting ou peut trouver des anneaux mono-pattes sur les cannes de surf léger mais d'une manière générale les modèles bi-pattes sont les plus utilisés car plus solidement fixés au blank (on les dit aussi "tri-pattes" car l’une des patte est double).
Il existe différentes formes d'armature. Les cannes de surfcasting sont surtout construites avec des anneaux aux armatures de type "Low Rider" et "K". On trouve également quelque cannes équipées d'anneaux "MN" et de nouveaux modèles équipés d'anneaux RV.
Les armatures MN sont un peu plus anciennes et moins chère que les deux autres mais toujours très efficaces. On les trouve principalement sur des cannes d'entrée à milieu de gamme, sur des cannes de puissance moyenne et sur des cannes non conçues pour supporter les lignes en tresse.
Les modèles Low Rider on été introduits au début des années 2000 dans le but de corriger les principaux soucis causés par les tresses.
Les tresses étant très souples, deux problèmes majeurs se sont présentés avec les anneaux de génération précédente :
La solution apportée par Fuji avec le Low Rider consiste à surélever les pattes pour réduire les chocs contre le blank, réduire le diamètre des bagues pour contrôler l'oscillation de la ligne (étouffer l'ondulation), et une forme particulière des pattes (allongées et en biais) pour éliminer les boucles. Voici une vidéo intéressante à ce sujet (elle est en japonais mais les images parlent d'elles-mêmes).
Les cannes montées en armatures Low Rider (LC) présentent donc des anneaux de départ étroits. Si ce principe est efficace sur des lignes très souples comme les tresses, le faible diamètre de l'anneau peut causer quelques soucis avec les gros nylons (plus raides), raison pour laquelle les anneaux LC n'ont pas rencontré un franc succès sur les cannes à carpe par exemple.
Les anneaux K sont des modèles modernes qui sont devenus le standard aujourd'hui. Ils ont été conçus par Fuji dans un effort de concilier l'usage des tresses et du nylon (le Low Rider ayant montré ses limites sur les nylons raides).
Les armatures bi-pattes (appelées KW) ressemblent un peu aux modèles MN si ce n'est que la bague est inclinée pour démêler automatiquement les boucles qui peuvent se produire lorsqu'on lance de la tresse. Le principe est très bien expliqué dans cette vidéo.
Les anneaux RV sont la dernière génération d'anneaux Fuji. Ils représentent une évolution des anneaux K (bien que ce ne soit pas flagrant au premier coup d’œil). La différence provient du fait qu'ils sont montés à l'envers.
Tout comme les anneaux K, la bague est inclinée vers le scion mais le reste de l'armature est retournée de sorte que la double patte est montée en direction du scion (l'inverse d'un anneau K donc).
Les anneaux RV sont finalement une sorte de compromis entre les anneaux Low Rider et les anneaux K dont le but est d'améliorer le guidage des spires de fil en sortie de moulinet avec le moins de frottement possible.
Notez que Fuji a conçu les anneaux RV pour recevoir la ligne en sortie de moulinet. Il s'agit donc du premier voire des deux premiers anneaux de la canne en partant du talon. Le reste de la canne est en principe montée avec des anneaux K. Certaines marques ont toutefois créé des modèles entièrement RV et LRV (LRV est un modèle plus bas et plus court, conçu à l'origine pour les cannes de bait casting).
Les armatures des anneaux utilisés en Surfcasting sont généralement confectionnées en acier inoxydable ou en titane. Je laisse volontairement de côté les produits bas de gamme comme les anneaux en acier laqué ou acier chromé (qui n’ont rien à faire sur une canne de pêche en mer) ainsi que les anneaux en carbone (très rares).
Les anneaux inox sont les plus communs sur les cannes de surfcasting. Ceux-ci ne craignent pas l'humidité mais certains sont plus sensibles au sel que d'autres. Un rinçage à l'eau douce est recommandé car même l’inox finit par se corroder s'il est exposé au sel en permanence.
Là encore on trouve des anneaux inox de bonne qualité comme ceux de Fuji qui résistent bien à la corrosion marine et des anneaux chinois en inox 304 (inox alimentaire) qui rouillent au contact du sel.
Les armatures Titane sont les plus haut de gamme que vous puissiez trouver sur les cannes de surf. Le titane est beaucoup plus léger que l'acier et ne rouille absolument pas. Ces armatures sont de loin les meilleures mais aussi les plus coûteuses.
La bague de l'anneau est la partie lisse intérieure où circule le fil.
On différencie plusieurs types de bagues en fonction des matériaux qui les composent. Ce sont des alliages complexes de métaux et de céramiques, d’ailleurs vous entendrez souvent parler de "céramique" pour désigner la bague.
Hard Ring, Fuji O Ring ou encore Hardloy : Entrée de gamme des fabricants, les anneaux en Alumine (oxyde d’aluminium) sont économiques mais néanmoins très largement suffisants pour la pratique du surfcasting avec des lignes en nylon. L'alumine n'est pas recommandé pour un usage régulier et intensif des tresses.
Alconite : Oxyde d’aluminium renforcé. Cette évolution de l'alumine est devenue le matériau le plus courant sur le marché des anneaux. Il s'agit d'un alliage de gamme intermédiaire qui propose une bonne finition à prix raisonnable. L'Alconite est suffisamment résistant pour supporter l'usage de tresses. Cette céramique représente un bon compromis entre prix et performance sur le marché des cannes de surf en Méditerranée, toutefois on peut sentir le nylon gratter dans l’anneau de tête (c’est un peu désagréable). Malgré cela il est préférable d'opter pour un Alconite Fuji que pour un SiC chinois bas de gamme.
SIC : Carbure de Silicium, le SiC véritable est un matériaux très lisse et résistant à la friction. C'est le premier matériau recommandé pour une utilisation intensive des tresses en raison de sa dureté supérieure, de sa surface lisse (limite l’usure de la tresse) et de son pouvoir de dissipation thermique (réduit l’échauffement de la tresse).
Attention, tous les anneaux SIC ne se valent pas ! Les anneaux SIC chinois économiques sont de moindre qualité.
La Torzite est une nouvelle génération de céramique aux propriétés très avantageuses : incroyablement lisse pour commencer, la Torzite excelle surtout par sa remarquable résistance à la déformation qui permet de créer des bagues deux fois moins épaisses que celles en SIC. On obtient alors un anneau plus fin offrant un diamètre intérieur supérieur (à diamètre extérieur identique) si bien qu'il est possible de réduire la taille des anneaux par rapport aux modèles équipés d'autres céramiques (la canne s'en trouve davantage allégée). Associée à une armature titane, la Torzite donne un anneau d'une qualité exceptionnelle et à la légèreté inégalée à ce jour. La dissipation thermique et la dureté de la Torzite sont très bonnes mais restent néanmoins inférieures au SiC.
Fuji Torzite | Fuji SiC |
Fuji Alconite |
Fuji FaZLite | Fuji O Ring | |
---|---|---|---|---|---|
Dureté Vickers (Gpa) | 13-15 | 22-24 | 13-15 | 14 | 12-14 |
Poids spécifique | 3.3 | 3.2 | 4.2 | 3.8 | 3.8 |
Conductivité thermique (W/m.K) | 27 | 60 | 11 | 17 | 13 |
Résistance à la flexion (MPa) 3-Point Bend test (3PB) |
1020 | 540 | 440 | 420 | 300 |
D'une manière générale, on préférera les anneaux de grande taille pour pêcher avec des lignes de nylon de gros diamètres (30/100 et plus). Les anneaux larges favorisent le passage des spires de fil en sortie de moulinet car les nylons de gros diamètre présentent plus de mémoire que les fils fins et sont plus difficiles à redresser. A l'inverse, les lignes souples tirent un avantage d'un guidage plus contraignant qui va redresser la ligne plus rapidement.
La répartition et la taille des anneaux des cannes de surfcasting suivent majoritairement l'une ou l'autre des deux théories suivantes :
La théorie du COF consiste à laisser le fil "voler" librement, le guider en douceur et l'amener à se redresser très progressivement. On peut d'ailleurs voir les spires de fil passer à travers les anneaux tout le long de la canne.
Les anneaux forment un cône large jusqu'à la pointe de la canne. La base du cône est un anneau de (très) grosse taille. Cet type de disposition est ancienne mais continue d'être utilisée aujourd'hui sur les cannes qui se destinent à des pêches en nylon de fort diamètre (la carpe notamment).
En effet, cette manière de guider la ligne convient bien aux nylons de gros diamètres dont la raideur et la mémoire les rendent plus difficiles à redresser que des lignes souples (tresse, nylon fin). En revanche, les tresses peuvent causer des boucles et taper dans le blank en raison de leur extrême souplesse.
Le New Guide Concept, introduit par Fuji en 1995, est composé d'un cône de réduction suivi d'un tunnel.
Le cône de réduction agit comme un entonnoir qui atténue les oscillations de la ligne pour parvenir à une circulation quasiment droite du fil dans le tunnel. La base du cône est généralement plus étroite que sur la disposition en COF, imposant un guidage plus directif de la ligne en sortie de moulinet.
La plupart des cannes modernes de surfcasting sont conçues sur ce principe (ou similaire) qui permet de :
Ce type de disposition est très efficace sur les lignes souples (nylons fins et tresses) mais convient moins aux nylons de gros diamètres, surtout si l'anneau d'entrée du cône de réduction (appelé "stripper") est particulièrement étroite comme sur les anneaux Low Rider.
Le choix de la taille des anneaux, leur nombre et leur disposition sur le blank est un calcul complexe. Les fabricants d'anneaux et de blanks fournissent des guides et des règles de calcul à destination des monteurs pour obtenir un bon compromis entre la répartition des forces le long du blank et le poids ajouté à celui-ci par les anneaux.
Au delà de leur diamètres et position sur le blank, deux caractéristiques des anneaux ont aussi un impact sur l’action de la canne :
Le poids des anneaux a une répercussion sur l'action de la canne. Plus les anneaux sont légers, plus le tonus du blank est préservé. A l’inverse, des anneaux lourds assouplissent le blank et pénalisent sa capacité à se redresser rapidement. Le poids des anneaux dépend des matériaux qui le composent. Sans surprise, plus on monte en gamme et plus l’anneau est léger.
L’empattement dépend du modèle d’armature et de la taille de l’anneau. Plus l’écart entre les pattes est élevé et plus le blank va se trouver rigidifié par l'anneau qui agit comme un renfort (il fait office de béquille en quelques sortes). L'influence de l'empattement fait débat, certains monteurs affirment que le poids de l'anneau a beaucoup plus d'importance et donc qu'un anneau mono-patte rendra le blank plus raide car il est plus léger que son équivalent bi/tri-patte.
Lorsqu'un modèle de canne est décliné en anneaux LC et en anneaux KW, on constate que la version LC est un peu plus tonique que la version KW.
Sur la version LC : le second brin est rigidifié par les anneaux à grand empattement. L'action du blank est déplacée vers le scion. Le poids inférieur des anneaux LC en comparaison des anneaux KW limite l'assouplissement du blank et préserve son tonus.
Sur la version KW : le second brin est alourdi et assoupli, le point de flexion redescend sur le second brin. L'action du blank est alors adoucie.
Pack d'anneaux | Effet sur le blank |
---|---|
KW Inox Alconite et SIC | Assouplissement |
KW Titanium SIC | Assouplissement réduit |
KW Titanium Torzite | Assouplissement minimum et allège la canne |
Low Rider Inox | Augmente potentiellement la raideur |
Low Rider Titanium | Augmente la raideur et allège la canne |
Les packs d'anneaux KW Alconite et KW SIC sont les plus lourds, principalement à cause des modèles de gros diamètres dont le poids de la céramique et de la monture (inox) est important. Ils assouplissent significativement le blank.
Viennent ensuite les anneaux KW Titanium SIC, 30 à 35% plus légers que les précédents. Le gain de poids permet de réduire l'impact des anneaux sur l'action. L'assouplissement de la canne est réduit et l'équilibre est amélioré.
Les anneaux Torzite sont les plus légers de la gamme Fuji. Leur céramique ultra légère et leur monture en titane permettent de respecter au mieux l'action et l'équilibre du blank.
Les anneaux Low Rider sont ceux qui présentent le plus fort empattement parmi tous ceux employés en Surfcasting. Le poids d'un pack d'anneau Low Rider est aussi plus faible qu'un pack d'anneau KW à matériaux équivalents (les bagues des anneaux du cône de réduction sont beaucoup plus petites sur les Low Rider). Les Low Rider ont ainsi tendance à rigidifier les cannes, essentiellement sur le second brin qui porte les deux plus gros anneaux.
Le porte moulinet est un peu secondaire dans le choix d'une canne mais il est possible qu'un modèle vous paraisse plus confortable qu'un autre, donc faites-y attention.
Les modèles à vis sont les plus répandus. Pratiques et économiques, ils offrent un très bon maintient du moulinet et une excellente prise en main. Prenez soin de nettoyer le pas de vis de temps en temps pour éviter que le sel et le sable ne viennent bloquer la bague. Ne forcez pas sur la bague en plastique car si elle vient à se fendre, votre port moulinet sera fichu et le changer sera particulièrement pénible et coûteux.
Les modèles à crémaillère sont mes favoris car ils sont plus fins et permettent d'avoir la main directement sur le blank. Il faut par contre choisir des modèles de bonne qualité comme ceux de chez Fuji, sinon le maintient du moulinet peut en pâtir. Ce type de porte moulinet reste encore assez rare sur les cannes de surf européennes.
Comme nous l'avons évoqué un peu plus haut, le poids d'une canne dépend des matériaux qui la composent et de ses habillages (anneaux, porte moulinet, ligatures, vernis et peintures, bagues de renfort,...). Plus la canne est légère, plus son maniement est agréable et facile (ou devrait l'être).
Plus encore que le poids total du matériel, son équilibre est un critère très important que personne ne devrait négliger.
Lorsque l'équilibre est bon, la canne bascule facilement au lancer et ne tire pas sur le bras lorsque vous la tenez à l'horizontal.
Si le moulinet est trop léger pour la canne, vous aurez la sensation que la canne pèse sur le bras et vous devrez compenser en jouant des muscles.
Si le moulinet est trop lourd pour la canne, vous devrez faire preuve de force pour bloquer correctement votre geste lors du lancer afin de compenser l'inertie du moulinet. Il y a de grande chance que le déséquilibre du matériel entraîne des lancers déviés, parfois à gauche et parfois à droite selon votre capacité à résister à l'élan du matériel.
L'erreur classique est de choisir sa canne et son moulinet indépendamment l'un de l'autre. De ce fait, vous pouvez acquérir une canne formidable et un moulinet fantastique qui ne sont malheureusement pas fait pour cohabiter (ce cas est de plus en plus rare mais peut se produire).
En bref, essayez de choisir une canne qui s'accorde bien avec votre moulinet ou inversement selon l'ordre dans lequel vous vous équipez.
Plus on monte en gamme et plus le matériel est technique. Plus il est technique et plus il coûte cher, c’est une évidence.
On a naturellement tendance à penser qu'un matériel plus cher est de plus grande qualité et qu'il offrira un plus haut niveau de performance ou de confort. Et pourtant, la canne la plus chère n'est pas forcément la meilleure pour vous ni la mieux adaptée à l'usage que vous en ferez.
Tout le monde sait qu'il ne suffit pas d'utiliser la raquette d'un grand champion pour gagner le tournoi de Roland Garros. C'est la même chose pour les cannes ! Selon votre niveau, votre manière de lancer et vos préférences, il se peut qu'une canne très haut de gamme ne vous apporte rien de plus qu'une canne de gamme intermédiaire.
Entendons nous bien : je ne dis pas que le matériel haut de gamme n'a pas d'intérêt, bien au contraire, mais il vous faudra un niveau technique avancé pour l'apprécier à sa juste valeur et l'utiliser à ses pleines capacités. Au-delà des options de confort comme la légèreté, se trouvent des caractéristiques de performance au lancer (puissance utile et nervosité) qui demandent une bonne gestuelle pour parvenir à en profiter.
Savoir comment une canne est construite n'est pas nécessaire pour pouvoir l'utiliser mais cela peut vous aider à mieux la comprendre (voire peut-être même à deviner son comportement avant de l'essayer). On a souvent tendance à croire que les propriétés essentielles de la canne proviennent de son blank en oubliant l'incidence des anneaux. Pourtant, déplacer les anneaux d'une canne ou les remplacer par d'autres modèles change indéniablement son comportement (son action).
Pour choisir une canne il est important de bien définir l'usage que vous en ferez pour vous orienter vers un modèle adapté en puissance, action et taille des anneaux. Aucune canne ne pourra jamais couvrir tous les cas d'usage possibles à la fois, il faut bien en être conscient. Lorsque la canne excelle dans un domaine alors elle est souvent à la traîne dans d'autres.
Vouloir une canne polyvalente impose d'accepter des compromis pour obtenir un modèle moyen sur tous les plans.
Pour vous donner satisfaction, le matériel doit être en accord avec votre vision de la pêche et vos ambitions. Ainsi, un matériel simple vous suffira largement si vous débutez ou si la pêche est pour vous une distraction quelconque. En revanche, si vous pratiquez la pêche comme un sport alors vous allez rapidement vous orienter vers du matériel sophistiqué pour vous accompagner dans votre progression.
Essayez autant que possible le matériel avant de l'acheter. Demandez par exemple à vos amis de tester leur matériel ou bien participez aux journées d'exhibition organisées par les marques et les magasins. Acheter une canne à l'aveugle représente un risque de sur-investir ou d'être déçu du matériel, quand ce n'est pas les deux en même temps.
J'espère que cet article vous aura appris quelques petites choses intéressantes au sujet des cannes et des anneaux. Nous aborderons un peu plus en détail la question du choix du matériel dans un prochain article.