17 Août 2023
4 prises | Difficile de pêcher lorsqu'il y a beaucoup de vent, des algues et des déchets plastiques dans les lignes. Dommage, car le poisson était là.
Bonjour à tous,
Me voilà de retour à la pêche après deux semaines de vacances loin de mon matériel.
Johann m'a proposé de sortir pêcher ce que j'ai accepté avec plaisir car nous avons très peu l'occasion de nous voir. Notre choix s'est porté sur le secteur de Sète où le vent et la houle sont annoncés moins puissants que sur Marseillan. C'est un peu surprenant dans la mesure où les deux villes ne sont pas très éloignées l'une de l'autre mais les prévisions de la météo marine sur Sète sont beaucoup plus clémentes pour la soirée : 15-20km/h de vent avec quelques rafales à 30km/h (c'est supportable) et une petite houle de 30 à 40cm d'amplitude. Rien de bien méchant en somme, nous devrions éviter les difficultés.
Je prends la route vers 18h20 et fais une petite halte dans deux magasins de pêche dans l'espoir de trouver des couteaux mais il n'y en a plus en stock. Bon, qu'à cela ne tienne, je vais prendre quelques bibis pour compléter mon arsenal d'appâts. J'ai déjà un seau de vers de sable, une arénicole et 6 petits vers de chaluts ramassés la veille. Ca devrait largement suffire.
En reprenant ma route, je me retrouve bloqué dans la circulation. Le trafic est interrompu par les ponts qui ont été relevés pour laisser passer les bateaux. Quel enfer... je dois faire tout le tour de la ville ou prendre mon mal en patience.
19h30 : J'arrive enfin sur le parking où Johann m'attends avec son matériel. Nous marchons vers notre poste à la recherche d'une place libre car d'autres pêcheurs sont en train de s'installer pour la nuit.
La mer est beaucoup plus agitée que ne le prévoyait la météo et le vent est aussi beaucoup plus soutenu. La hauteur des vagues est d'environ 60 à 70cm et le vent dépasse les 40km/h.
Ma famille et un ami me rejoignent sur la plage pour pique-niquer. Ma fille est surexcitée à l'idée de manger du poisson, il va falloir que je me débrouille pour ne pas la décevoir :)
Je prépare mon matériel pour affronter le vent et la houle. Ce soir je pêche avec mes cannes Grauvell Teklon Competition 2 et Surf One. Les Yuki Orata (plus fines et sensibmes) resteront dans le fourreau.
Ma première ligne est un simple montage traînard URFE sur lequel j'enfile un petit ver de chalut ramassé la veille. Le plomb choisi est un modèle Golf de 150g pour limiter la dérive de la ligne.
Ma seconde ligne est un montage de 2m à deux empiles sur lequel je tente de pêcher avec un plomb sportenn de 130g. J'aurais préféré monter un sportenn de 150g mais je n'en ai plus dans mon sac (ayant perdu le dernier lors de ma sortie précédente). Il faudra d'ailleurs que je pense à refaire mon stock car ces plombs sont très pratiques en présence de courant.
Ma troisième ligne est un montage de 1m50 à deux empiles. Il s'agit ici d'un modèle plus robuste que le précédent, réalisé en fil de 60/100mm pour supporter plus aisément un plomb de 170g propulsé par une canne puissante. Mes montages en fil de 50/100 ont tendance à casser trop vite dans ces conditions alors je ne prends pas de risque.
20h20 : J'attaque la pêche en visant les trous d'eau devant et derrière les barres de vagues mais le lancer s'avère plus difficile que prévu. D'une part la mer déborde sur la plage en créant un petit cours d'eau qui me force à lancer à 10m du rivage. D'autre part, le vent latéral s'engouffre dans la bannière et freine la course de mon plomb comme un parachute. A chaque lancer, je dois récupérer 40m de bannière, c'est infernal.
La détection des touches s'annonce compliquée. Je ne peux pas placer mes cannes à la verticale sur leurs piquets car elle dansent beaucoup trop sous le souffle du vent. Je suis donc contraint de les poser à 45° pour les stabiliser, talon au sol et le blank en appui sur les piquets. Mes cannes sont ainsi bien stables mais perdent énormément de leur pouvoir de détection. Il faudra faire avec...
20h35 : Je tire un peu sur mes lignes pour vérifier si un poisson y est pendu. Au bout de mon traînard au ver de chalut il y a bien quelque chose. C'est lourd, il n'y a pas de combat, je pense qu'il peut s'agir d'un loup. Avec déception je finis par découvrir que ma prise est un long ruban de plastique (forcément, il ne risquait pas de combattre).
Si ma mémoire est bonne, c'est à peu près l'heure à laquelle Arafet nous a rejoint sur le poste de pêche. Il s'est installé en amont à la droite de Johann car le pêcheur qui se trouve à ma gauche est trop près de moi pour permettre à quelqu’un de s'installer confortablement.
20h55 : Je vais avoir Johann qui a pris son premier poisson quelques minutes plus tôt. C'est une dorade royale de 28cm.
En revenant sur mon poste, je remarque que ma ligne de droite est détendue, je soupçonne donc une touche. En effet, au ferrage je sens bien un poisson et finis par remonter une dorade de 31cm piquée au ver de sable. Le poisson a traîné mon plomb de 170g sur une bonne vingtaine de mètres.
J'en profite pour inspecter ma seconde ligne au ver de sable. Les appâts ont été dévorés mais je n'ai rien pu remarquer car la ligne dérive en faisant tressauter le scion. Le plomb sportenn de 130g est insuffisant, je le remplace par un plomb pyramide de 150g (surtout que mon corps de ligne est en tresse, l'absence d'étirement empêche le plomb de prendre le sable correctement).
21h15 : Le soleil est quasiment couché. Je suis en train de trier mes vers de sable à la recherche des vers de chalut et de la seule arénicole que j'ai récoltée quand ma compagne et son ami me signalent une touche sur ma canne de gauche. Effectivement, la ligne qui était parfaitement en place 5min plus tôt est maintenant complètement en travers de la plage. Le poisson a tracté le plomb sur plus de 40m ce coup-ci. Il s'agit d'une dorade de 33cm prise sur le traînard au ver de chalut.
Pour l'instant j'ai envie de dire que la soirée s'annonce bien car j'ai déjà deux poissons et les lignes parviennent à pêcher sans s'emmêler. Johann a capturé une seconde dorade de 28cm, c'est bon signe pour la suite.
21h35 : Je remarque une petite touche sur ma canne du milieu. C'est un petit sar de 22cm sur la ligne en tresse et plomb portugais de 150g que j'avais lancée à 60m du bord.
Je change mes appâts et relance plus loin car je crains de gaspiller mes vers sur les petits sars en bordure. J'essaye de pêcher avec l'arénicole que j'ai retrouvée dans mon seau.
21h45 : Occupé à remonter une ligne, je n'étais pas très attentif aux autres cannes que l'une d'elle avait marqué une grosse touche. Le scion à buscle de ma Teklon Surf One s'est entièrement redressé et la ligne est complètement détendue.
Je récupère la bannière, ferre et sens un poids lourd qui lâche immédiatement. Raté ! En inspectant les appâts je constate que mon arénicole a été dévorée, il ne reste qu'un peu de peau emprisonnée dans le fil de latex. Dommage, je n'en avais qu'une.
22h05 : Je remonte de nouveau un sar de 22cm au ver de sable sur la ligne en tresse et plomb portugais de 150g, à 100m du bord cette fois-ci. Je commence à croire qu'il va être difficile de leur échapper. Johann aussi a piqué de petits poissons de son côté.
Les choses se compliquent aussi dans l'eau car de petites algues fibreuses se collent à présent sur le fil, m'obligeant à nettoyer au fur et à mesure que je récupère le fil. C'est pénible.
22h30 : Le vent se renforce, il ne fait pas froid mais les conditions ne sont pas agréables pour autant. Je songe déjà à rentrer tôt si le vent se maintient ainsi d'autant plus que je viens de remonter un sac plastique.
22h50 : Ma ligne de gauche est complètement en travers de la plag, en bordure. C'est le pêcheur en aval qui a remonté ma ligne en relevant la sienne. J'ai l'impression qu'il utilise un matériel un peu trop léger pour tenir face à la houle, sa ligne a sûrement dérivé. Il n'y pas de dégât, ce n'est donc pas bien grave.
23h30 : Ma famille rentre à la maison, je reste encore un peu pour terminer la poignée de vers que j'ai dégagés de mon seau. Depuis le dernier sar, je n'ai plus capturé de poisson. A chaque coup de ligne les algues se font plus nombreuses sur le fil, les déchets plastique aussi.
Sur mon traînard, l'appât a disparu. Je réarme l'hameçon d'un bibi pour voir ce que cela peut donner.
0h10 : Mon traînard au bibi revient emmêlé dans un tas de déchets. Je n'ai plus envie de pêcher dans ces conditions, alors je range la canne.
0h40 : Je relève ma ligne de droite qui a un peu dévié sur la gauche. Il est possible que ce soit une touche ou bien des déchets. En récupérant le fil, je m'aperçois qu'il est pris dans ma dernière ligne.
Le noeud formé entre les deux lignes est incompréhensible et impossible à défaire. La bannière en nylon de la canne de droite est complètement enroulée et nouée autour de la tresse de l'autre canne restée parfaitement à sa place.
Je suis contraint de couper le fil pour saver ma tresse et de remonter la ligne coupée à la main. Dégager la tresse de ce sac de noeud m'a pris un bon quart d'heure, j'en ai assez pour ce soir et plie donc mon matériel.
Je termine la soirée les fesses posées dans ma chaise, à côté du chariot de Johann qui n'est plus motivé lui non plus. Arafet vient de prendre un sar de 25cm après un premier individu minuscule. Il a cassé plusieurs fois sur des algues, remonté un t-shirt à la dérive et a lui aussi fini par perdre sa motivation.
Fin de la partie de pêche laborieuse.
J'éprouve une certaine déception mais surtout une colère immense à la vue de tous les déchets que nous avons relevés dans nos lignes. La mer est devenue une véritable décharge, cela me fait mal au coeur.
Je vois de plus en plus de déchets au fond de l'eau lorsque je plonge récolter des appâts. La quantité de plastique au fond de l'eau augmente sans cesse, c'est navrant.
4 prises enregistrées dont 2 juvéniles.
Prises | Nb | Tailles (cm) |
---|---|---|
Dorades | 2 | 31 et 33 |
Juvéniles | Nb | Tailles (cm) |
Sars | 2 | 22 et 22 |
TOTAL | 4 |
# | Heure | Prise(s) | Appât |
---|---|---|---|
20h55 | Dorade 31cm | ver de sable | |
21h15 | Dorade 33cm | ver de chalut | |
21h35 | Sar 22cm | ver de sable | |
22h05 | Sar 22cm | ver de sable |